Vente de chaussures de seconde main à Yaoundé : plombé par l’augmentation du prix du carburant à la pompe

La mesure du gouvernement camerounais a occasionné la hausse des prix dans le secteur d’activités.

Pierre, jeune, originaire de Maroua dans l’Extrême nord du pays, est un vendeur de chaussures friperie. Ce vendredi 28 juin, nous le retrouvons aux abords de la caisse de stabilisation des produits d’hydrocarbures (CSPH). Spécialisé dans la vente des chaussures pour adultes et adolescents, il se confie à nous. «Cela fait trois ans que je suis dans le métier. Je prends ma marchandise au déballage au Marché Mokolo. Ces chaussures viennent d’Europe. Notamment de la France et de la Belgique. Il y a aussi l’Italie et l’Allemagne», confie le fripier. Il existe donc deux déballages, explique-t-il. Celui de six heures et celui de neuf heures, qui selon lui, est le meilleur. Sur le coup, il nous présente une botte et une tenue qu’il a pu obtenir au marché, bien qu’il regrette que la moisson du jour n’ait pas été assez bonne. «Je n’ai pas eu la chance d’avoir beaucoup de chaussures aujourd’hui. Mais je suis mieux que mes frères. Ils n’ont rien obtenu», raconte-t-il. Mais avant, de proposer sa marchandise à ses clients, il doit d’abord la passer à «la tôlerie». Il s’agit d’un ensemble constitué de la super glue, du briquet, du «papier vert» et autres dont il se sert pour redonner une belle allure à la chaussure. Dans ses mains, l’homme présente une botte de couleur beige qu’il vient de remettre à neuf. «Je l’ai acheté au prix de 1 500 FCFA et je la vendrai au minimum à 4 000 FCFA. Si j’ai 2 500 FCFA de bénéfices, c’est une bonne affaire», espère Pierre. Selon le vendeur, les chaussures de la friperie n’ont pas de prix fixe. Celui-ci est tributaire de l’état et de la qualité. Pour lui, les Yaoundéens s’intéressent, en général, à ces chaussures parce qu’elles sont moins chères et de meilleures qualités que certaines vendues à prix d’or dans les boutiques. Cela fait son bonheur. «Quand le marché est bon, poursuit-il, je peux vendre 7 à 8 paires par jour. Pendant les mois de fêtes, je vends 17 chaussures. Mais en septembre, je peux avoir 800 000 à 1 000 000 FCFA de bénéfices», souligne-t-il.
Plusieurs personnes se sont lancées dans le commerce ambulant de la friperie. À la nouvelle route Bastos, en 3 heures d’observation, l’on compte pas moins de 35 fripiers ce vendredi 28 juin 2024. La plupart de ces vendeurs, apprend-on, ont un ou deux collaborateurs. «On fait venir nos frères du nord pour soutenir la famille», ajoute Boukari, le régulateur du coin. Il se plaint d’un fait récent. «L’augmentation du carburant a aussi augmenté le prix de la marchandise. Une chaussure que tu pouvais acheter à 1 000 FCFA, on l’achète à 1500 FCFA». Cet état des choses ne permet pas aux petits commerçants comme lui de s’en sortir.

André Gromyko Balla

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