Il y a un an, le pape François approuvait « Fiducia supplicans « , le document sur la bénédiction des couples homosexuels.
Les évêques africains, dans leur écrasante majorité, avaient dit non au « Saint Père ». Est-ce pour les punir d’avoir refusé de cautionner cette hérésie que Rome ne donna à l’Église d’Afrique qu’un cardinal, le 7 décembre 2024? Tel ou tel évêque a-t-il été élevé au cardinalat pour avoir apporté son soutien au funeste projet du successeur de Benoît XVI? Je continue de penser que, si le pape, les évêques et prêtres sont vraiment au service du Christ, ils ne doivent pas permettre que l’Occident les utilise pour imposer aux Africains ses bêtises. Le temps nous dira qui a fait pression sur François pour qu’il invite prêtres et évêques à bénir les couples homosexuels. Pour l’heure, voici ce que j’écrivais sur le sujet, le 19 décembre 2023.
Le Dicastère pour la doctrine de la foi a publié un document qui a reçu le feu vert de François. Selon ce document intitulé “Fiducia supplicans” (la confiance suppliante), l’Église catholique autorise désormais la bénédiction des couples homosexuels hors liturgie tout en restant fermement opposée au mariage des personnes de même sexe.
Si “bénir”, c’est dire du bien (bene dicere en latin), on peut se demander si l’homme peut dire du bien d’une pratique dont le créateur lui-même a dit du mal. En effet, dans Lévitique 18, 22, on lit ceci: “Tu ne coucheras point avec un homme comme on couche avec une femme. C’est une abomination.“
Si la Bible n’a jamais été la Parole de Dieu, qu’on nous le dise aujourd’hui! On comprendra alors que des gens comme François veuillent agir différemment de ce qui se trouve dans cette Bible.
Le fait d’être contre le mariage gay signifie-t-il qu’on hait et méprise les homosexuels, que ceux-ci ne devraient pas fréquenter l’Église? Non! Personnellement, je n’ai jamais demandé que les homosexuels soient exclus du Corps du Christ mais je crois en même temps que tout corps ou toute famille a des règles, décide de ce qui est acceptable ou non, ne met pas tous les comportements sur un même plan.
Au début de son pontificat, dans l’avion qui le ramenait au Vatican, François avait prononcé cette parole étrange: “Qui suis-je pour juger les gays qui cherchent le Seigneur?” Peut-il en dire autant des polygames, des clercs qui ont femmes et enfants, des dictateurs, des détourneurs de fonds publics, des proxénètes qui sincèrement cherchent la face de Dieu?
Il ne s’agit évidemment pas de condamner les gens car Jésus n’a condamné ni le collecteur d’impôts Zachée ni la femme adultère ni l’un des bandits crucifié avec lui. Il s’agit de condamner le péché ou le mal fait par X ou Y. Car, si Yahvé a toujours montré de la compassion pour les enfants d’Israël, il n’en demeure pas moins qu’il a toujours condamné leurs infidélités.
Les synonymes de “bénédiction“ sont « louange », « approbation », « éloge », etc. Comment peut-on en même temps faire l’éloge d’une chose (le mariage homosexuel) et affirmer qu’on y est opposé?
La position de François est donc ambiguë. Je ne suis pas d’accord avec lui sur cette question. Souvenons-nous de l’apôtre Paul. Il fut en désaccord avec Pierre, lui résista en face, lorsque celui-ci vint à Antioche et qu’il eut une conduite hypocrite (Galates 2,11-14).
Paul, après avoir dit ce qu’il pensait, ne fut pas sanctionné pour autant par Pierre. De la même façon, François doit accepter que certains frères en Christ ne voient pas les choses comme lui et le lui disent car il n’est pas Dieu. Il n’a pas besoin de couper les têtes qui ne pensent pas comme lui.
Jean-Claude Djéréké
