Commission de la Cemac: rentrée effective à Bangui, école buissonnière à Malabo
Certes, l’échéance de fin mai 2024 fixée par les Autorités supérieures de la Communauté n’est pas respectée. Mais les dernières arrivées de personnels dans la capitale centrafricaines sont pour ce mois de septembre. Malgré des freinages de quatre fers. Feuille de route. 1-Chemin de retour… Le vice-président de la Commission de la Cemac a effectivement déposé ses valises à Bangui depuis le 31 juillet dernier. Il y a travaillé durant tout le mois d’aout. «Nous sommes venus définitivement à la maison à Bangui. Nous nous devions d’être là pour accueillir les autres et pour regarder aussi si le clou qui a été mis dans un coin l’a bien été; parce que parfois, en l’absence de ceux qui doivent regarder, les ouvriers ne font pas bien le travail. Ce travail – là ne nous empêche pas d’être là. On est définitivement là», déclarait-il à l’occasion d’une mission en Centrafrique du 1ᵉʳ au 5 août dernier. Avant lui, le président de ladite commission avait débarqué dans la capitale de la République Centrafricaine en juin, même si ses récentes activités publiques sont menées depuis son cabinet provisoire à Malabo en Guinée Équatoriale. Actuellement, les commissaires rejoignent avec leurs familles le siège statutaire de l’institution en Centrafrique. Le cas des commissaires Fulgence Likassi Bokamba (Education, Recherche, Développement social, Droits de l’homme et Bonne gouvernance) et Ngabo Seli Nbogo (Marché commun). Dans les faits, ils répondent aux instructions du président de la Commission de la Cemac, Baltasar Engonga Edjo’o. Qui a fixé la date butoir du vendredi 30 août 2024 pour cette activité également étendue à l’ensemble des départements de la Commission. Tous ces déploiements sont conformes au plan de retour élaboré et suivi par un Comité de pilotage. Ce comité, placé sous l’égide du vice-président de la Commission, s’est réuni le 24 août autour de la question des modalités financières et logistiques à l’installation à Bangui. Dans les coulisses de l’institution, l’on a fort à dire pour démontrer que l’appareil est mis en branle. De sources informées, l’on apprend ainsi qu’un commissaire est commis pour assurer la permanence à Malabo jusqu’au départ des derniers personnels. Des fonctionnaires d’origine centrafricaine ont pris en priorité leurs quartiers à Bangui, à la demande des hautes autorités de leur pays. En rappel, le commissaire d’origine centrafricaine est installé à Bangui depuis 2023. 2-Parcours de combattant Outre la Commission de la Cémac, on note l’installation de l’École inter-États des douanes de la Cemac (EIED) à Bangui depuis le 20 août 2024. Elle y est représentée à date par son directeur général et son directeur administratif et financier, indique l’École sur son site Internet. De fait, l’administration de l’EIED a souhaité ce dénouement de tous ses vœux. C’est la raison pour laquelle le concours d’entrée dans cette école a subi plusieurs reports ces derniers temps; en témoigne le résumé de l’audience tenue le 14 juin 2023 entre le directeur général de l’institution de formation et le directeur de cabinet du ministre centrafricain des Finances et du budget. «Le but de notre mission était d’échanger sur le retour rapide de l’EIED à Bangui, afin de permettre que la rentrée se fasse dans les meilleurs délais. Nous avions reporté le concours par deux fois et nous ne souhaiterions pas le faire pour la troisième fois», déclarait alors le responsable de l’établissement, Taigma Doumapi. Ses propos, loin de minauder l’effort consenti par le gouvernement centrafricain, ont le mérite de rappeler à l’opinion publique les désagréments causés par la délocalisation provisoire du siège de la Commission. La dynamique observée en direction de la capitale centrafricaine est portée par les autorités de ce pays; principalement le chef de l’État, Archange Faustin Touadera, président en exercice de la Conférence des chefs d’États de la Cemac. Qui a exprimé ses positions en pesant de son poids en juin 2023 pour que «la passation de service du nouveau gouvernement de la Commission de la Cemac se tienne à Bangui, au siège historique de la communauté», renseigne l’ancien président Daniel Ona Ondo dans son discours de circonstance. Pour concrétiser les choses, le gouvernement centrafricain avait déjà procédé à la mise à disposition des villas d’habitation pour les hauts responsables communautaires. Il avait par ailleurs lancé dans un processus d’acquisition de résidences locatives à Bangui, avec une priorité sur les quartiers les plus sécurisés. Toutes ces avancées notables sont enregistrées dans un contexte politique et économique difficile pour le pays de Touadera, du fait d’une crise sécuritaire affectant depuis fort longtemps toutes les régions du pays. Cependant, elles témoignent, au-delà de tout, de l’empressement du pays à se conformer à l’exigence d’un apport financier à la Cemac pour ce qui est du retour à Bangui. En effet, l’institution financière est en bute à d’importantes difficultés financières, principalement dues à un faible recouvrement de la Taxe communautaire d’intégration et la faible participation des États au financement de l’institution sous-régionale. Des mesures sont toutefois prises pour accorder les moyens de sa politique à la Centrafrique dans la visée du retour au bercail de la Commission de la Cemac. 3-Forces de l’ombre Selon des informations d’Intégration, l’organisation d’une levée de fonds à travers une mission circulaire (Cameroun, Congo, Guinée Équatoriale, Tchad et Gabon) est convenue. Elle sera en route dans les prochaines semaines. Objectif: sensibiliser sur la situation actuelle de la Commission de la Cémac et mobiliser des appuis financiers pour une installation réussie de la Commission à Bangui. «Nous avons mis tout notre poids, nos moyens, pour réhabiliter l’ancien siège de la Cemac ainsi que le transfert de l’ancien siège de la Beac (Banque des États de l’Afrique centrale) qui est désormais mis à disposition. Donc, il y a une bonne volonté de la part du président de la République. Il faut aussi que de l’autre côté que les gens, au regard de toute cette mobilisation, de tous les moyens qui sont mis en jeu, fassent de telle sorte que le siège de la Cemac retourne à Bangui», soulignait le ministre du Plan, de l’Économie et de la coopération internationale, Richard Filakota, au

