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Contrôle aux frontières: les brigades mixtes prennent corps

Malgré des avancées notoires, tout n’est pas fin prêt alors que se rapprochent les échéances fixées. La libre circulation reste d’actualité dans les différentes assises de la Communauté économique et monétaire de l’Afrique centrale (Cemac). Le 25e Forum des ministres en charge de la sécurité en Afrique centrale n’a pas dérogé à l’impératif d’en peaufiner un cadre de matérialisation. Les ministres en charge de la sécurité du Cameroun, Tchad, Centrafrique, Congo, RDC, Gabon, Guinée Equatoriale et Sao Tome et Principe ont pris des résolutions visant à accélérer la concrétisation de certains projets relatifs à la libre-circulation. En l’occurrence le projet I-cemac dont la substance tourne autour de l’interconnectivité des postes frontaliers en vue d’assurer l’accès et le partage d’informations criminelles via les systèmes d’Interpol. 40 postes frontaliers sont ciblés par cette activité. A ce jour, 30 d’entre-deux sont interconnectés alors que se rapproche inexorablement l’échéance pour la livraison de ce projet. Aussi des recommandations sont formulées à l’endroit d’Interpol, en vue d’»accélérer les travaux dans les dix postes restants, afin de respecter l’échéance fixée au 31 décembre 2024 accordée par la Cemac pour livrer le projet I-cemac», mentionne le rapport final des assises évoquées. Cette responsabilité est adossée à celle des Etats qui sont appelés à assurer le suivi des équipements installés en termes de maintenance et de renouvellement; les Etats doivent également prévoir les financements relatifs à la connexion internet lors de l’élaboration des budgets nationaux. Lire également : Criminalité transnationale: l’odieux en Afrique centrale L’opérationnalisation de la Brigade mixte est prévue au premier trimestre 2025; après quelques reports, les démembrements nationaux de cette instance doivent faciliter les difficultés routières qui entravent les échanges sur les corridors sous régionaux. Ce qui du point de vue de tous représente encore l’épine dans le pied dans l’intégration de la zone Cemac. «Un plan d’opérationnalisation est arrêté et des missions circulaires ont commencé à sillonner les pays afin de sensibiliser les parties-prenantes sur les missions de la Brigade», se réjouit le président de la Commission de la Cemac. Baltasar Engonga Edjo’o fait référence à l’opérationnalisation de la Brigade mixte au Tchad depuis le 15 août dernier. Par cette actualité, le pays de Mahamat Idriss Deby Itno fait office de précurseur en la matière. Le Forum des ministres en appelle les autres Etats à «désigner l’ensemble des personnels devant composer les démembrements nationaux de la Brigade mixte-Cemac en vue de son opérationnalisation». Soit 50 agents de douane, de police, de gendarmerie, du commerce, du transport, des services phytosanitaires, des eaux et forêts et autre service de contrôle reconnu. Les Etats sont par ailleurs appelés à intensifier les actions en vue de l’application de tous les textes relatifs à la libre-circulation et au règlement sur la politique commune d’émigration et immigration et de protection des frontières. Ils doivent par ailleurs procéder à la mise à jour des standards de cartes prévu par la politique communautaire d’émigration et d’immigration. Ce qui se fera dans le cadre d’une réunion technique des responsables nationaux chargés de la production des documents de circulation. Le secrétariat permanent du Comité des chefs de police d’Afrique centrale organisera cette réunion. Louise Nsana Partage des données : la clé d’une riposte contre la criminalité d’échelle C’est dans cet esprit que les autorités entendent endiguer les menaces sécuritaires latentes aux portes de la sous-région. Coopérations policières, partage des données et recours à des systèmes informatiques constituent les grands axes des actions de police contre les menaces sécuritaires dans la sous-région. La raison tient de la nécessité de mutualiser les forces pour combattre ce phénomène aux ramifications régionales et mondiales, avec des formes immatérielles facilitées par les avancées technologiques. Le premier champ d’application de ces résolutions du 24e Forum des ministres en trace les chantiers prioritaires. Il s’agit tout d’abord de la lutte contre les stupéfiants, les drogues et les médicaments de contrebande. Les responsables de l’application de la loi sont appelés à renflouer les bases de données d’Interpol en transmettant systématiquement les statistiques de saisie des drogues. Il s’agit par ailleurs pour eux d’assurer l’accessibilité de ces systèmes dans tous les services concernés par la lutte contre les stupéfiants. Objectif: réduire l’exportation et la circulation de ces produits «utilisés à des fins toxicomaniaques», mentionne le rapport. Ce qui a le mérite de rappeler l’ampleur du phénomène. Selon des données actualisées de l’Office des Nations unies contre la drogue et le crime (Onudc), 9,7% de la population âgée de 15 à 64 ans consommait du cannabis en Afrique centrale et de l’Ouest en 2020. Tandis que 2,4% était adonné à des Opioïdes pharmaceutiques à des fins non médicales. A cet aspect, il convient de relever la force de l’économie illégale. «La criminalité transnationale organisée est une grosse affaire; en 2009, on estimait qu’elle générait 870 milliards de dollars par an, soit un montant égal à 1,5% du PIB mondial. Le trafic de drogues continue d’être pour les criminels l’activité la plus lucrative, avec un chiffre d’affaires estimé à 320 milliards de dollars», rapporte l’institution onusienne. Les voitures aussiA Yaoundé, l’intérêt des chefs de police et des ministres s’est tout autant porté sur une synergie d’action contre le vol des véhicules. Un autre problème qui s’impose aux autorités dans un contexte marqué par la montée du terrorisme. «Le trafic de véhicules volés sert généralement à financer et mener d’autres activités criminelles, telles que le trafic de stupéfiants, d’armes, de migrants et le terrorisme international», explique l’organisation Interpol dans une note sur son site internet. Il est question pour les Etats-membres du CCPAC à «systématiser l’obtention d’un quitus Interpol pour contribuer à la lutte contre le vol de véhicules dans la sous-région». Louise Nsana Coopération en matière de police criminelle : Vers un accord entre l’Afrique centrale et de l’Ouest La signature imminente de cet instrument devrait optimiser la traque des criminels en fuite. Le ministre d’Etat, secrétaire général à la présidence de la République du Cameroun appelle de tous ses vœux l’aboutissement du renforcement de la coopération entre l’Afrique centrale et de l’Ouest en