Fronde : Mbembe et sa clique ne sont pas attaqués gratuitement
I l y a des gens, comme François Soudan, le françafricain de « Jeune Afrique », hebdomadaire au service de la France esclavagiste et néocolonialiste, qui se demandent pourquoi l’historien camerounais Achille Mbembe est attaqué depuis qu’il a copiloté le sommet de Montpellier (8 octobre 2021) où Macron avait réuni des jeunes du continent triés sur le volet pour leur raconter des balivernes. Non, Mbembe n’est pas attaqué gratuitement. Nous ne faisons que critiquer sa nouvelle posture qui va à contre courant des aspirations actuelles du continent. Soudan devrait savoir que chaque fois que Mbembe a fait une bonne chose, je ne me suis pas privé de le féliciter. Par exemple, j’avais fait en 1988, dans la revue jésuite congolaise « Telema », une élogieuserecension de son essai « Afriques indociles » (Paris, Karthala) qui n’est guère tendre avec les dictateurs africains et la France qui lessoutient et les protège. J’ai applaudi quand il a affirmé dans « Telerama » du 8 octobre 2010 que les Africains devraient oublier la France qui, selon lui, n’est pas le centre du monde et n’a plus rien à offrir aux Africains. La vérité est que Mbembe ne faisait, en s’exprimant de la sorte, que reprendre l’analyse magistrale de Frantz Fanon dans « Les Damnés de la terre ». Il a piqué çachez Fanon sans le citer, ce qui est malhonnête. J’ai été étonné de le voir voler au secours de la France en octobre 2021 en faisant croire que la politique africaine de la France avait positivement changé, ces dernières années alors que, demon point de vue, la France a fait pire en multipliant ses bases militaires et en utilisant le terrorisme pour déstabiliser les pays où on a découvert des minerais. J’ai été choqué d’apprendre que Mbembe a reçu de Macron 50 millions d’euros pour promouvoiren Afrique une démocratie dont tout le monde admet aujourd’hui qu’elle n’existe plus, les peuples européens étant dirigés et exploités par une oligarchie de plus en plus arrogante et cupide. La fondation pour l’innovation de la démocratie sera baséeen Afrique du Sud et sera dirigée par le Sénégalais Souleymane Bachir Diagne qui avait pourtant critiqué le sommet de Montpellier et n’y avait pas participé. C’est cette incohérence, cette faiblesse devant l’argent et cet aplatissement devant un pays dont on a dit hier qu’il ne valait plus rien et qu’il ne pouvait rien apporter aux Africains, que je ne supporte pas. Achille Mbembe est indiscutablement talentueux, mais il n’est pas le plus intelligent, ni le plus diplômé, ni l’Africain qui a écrit le plus de livres. Qu’est-ce qu’il possède de plus que Aminata Traoré, Ambroise Kom, Boubacar Boris Diop, Nicolas Agbohou ou Mamadou Koulibaly? Ceux qui pensent que Mbembe est jalousé sont tout simplement ridicules. « Jeune Afrique » et certains milieux français qui vivent de l’exploitation de l’Afrique veulent nous imposer Mbembe, Bachir Diagne et d’autres larbins comme lesplus grands penseurs du continent. Non, cette forfaiture ne passera pas car l’Afrique sait qui défend ses intérêts et qui est en train de la trahir. Être content de manger ou de prendre des photos avec Macron, prendre sa défense, empocher son argentaprès avoir accusé la France d’avoir assassiné Ruben Um Nyobè qui ne demandait que la vraie indépendance pour le Cameroun, ce n’est pas une réussite mais un échec. C’est se renier. Je ne sais pas si un tel homme peut encore se regarder dans la glace.Je ne sais pas si Um Nyobè, Tchundjang Pouemi, Jean-Marc Ela, Mongo Beti, Meinrad Hebga et Fabien Eboussi Boulaga seraientfiers de leur compatriote Jean Claude Djéréké

