Sommet du nouveau pacte mondial financier : entre bilan et ambitions manqués

Un an après le Pacte de Paris, le bilan est mitigé.

Tenu les 22 et 23 juin 2023, le Sommet pour le nouveau pacte financier mondial a drainé du beau monde sur le sol français. Une quarantaine de chefs d’États et de gouvernements, des dirigeants des institutions financières internationales, des responsables des organisations internationales, des patrons d’entreprises, des membres de la société civile et autres y ont pris part. Objectif, penser une nouvelle politique de financement à l’intention des pays à faibles revenus, au regard de la montée en puissance des changements climatiques.
Initiateur de cette rencontre, Emmanuel Macron, président français avait «proposé à ses partenaires le «Pacte de Paris pour les peuples et la planète» (4P) sur la base du consensus créé autour d’une conviction forte: aucun pays ne devrait avoir à choisir entre lutter contre la pauvreté et la préservation de la planète», rappelle le site gouvernemental français diplomatie. gouv.fr. Par la même occasion, certains pays dont le Tchad et le Kenya avaient souhaité l’annulation de leurs dettes. Et la seule réponse de la France sur le sujet, apprend-on, avait été l’annonce de l’accord de la restructuration de la dette extérieure zambienne par le Cadre Commun.

Manque d’ambitions
Depuis lors, l’eau a coulé sous le pont et rien ne semble avoir été fait, constatait alors le site internet dette-developpement.org, le 22 janvier 2024. «Au lendemain du «Sommet pour un nouveau pacte financier» (NPF), la Plateforme Française Dette et Développement s’interrogerait déjà sur le manque d’ambition du Sommet et le décalage de vision et de sentiment d’urgence entre les pays riches du Nord, France en tête, et les pays du Sud dans un contexte de crises climatique et de dette sans précédent. Six mois après ce sommet, la situation des pays du Sud s’est-elle améliorée grâce aux engagements pris lors du Sommet de Paris? Le Sommet a-t-il au moins en partie permis aux pays du Sud de ne «plus avoir à choisir entre la lutte contre la pauvreté et la lutte contre le changement climatique»? La réponse est non, pire la situation semble encore s’être dégradée», écrivait alors.

Bilan
Un an après ce sommet, Emmanuel Macron, principal initiateur en fait le bilan. «Il y a un an, nous lancions le Pacte de Paris pour les Peuples et la Planète pour qu’aucun pays n’ait à choisir entre la lutte contre la pauvreté et la protection de la planète. Nous sommes près de 60 pays engagés et nous avons des résultats. Ce n’est que le début», déclare-t-il sur son compte Twitter, sans mot dire de plus.
Derrière cette publication au bilan mielleux, le site observatoiredeleurope.com (édition du 24 juin 2024) voit plutôt des ambitions politiques. «Au-delà du bilan annuel, l’objectif du président [Emmanuel Macron, NDLR] semble être de se positionner comme un leader mondial en matière de lutte contre le réchauffement climatique et de développement durable. Une telle initiative permet aussi de témoigner du rôle actif et volontariste de la France sur la scène internationale, au-delà des frontières européennes», lit-on.

Joseph Julien Ondoua Owona

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