Sommet du Commonwealth : les Africains pour une participation opérationnelle

Du 21 au 26 octobre 2024, la grande famille du Commonwealth se réunit à Apia, aux Samoa. Le conclave, apprend-on, a pour thème « Un avenir commun résilient : transformer notre richesse commune ». Cette année, a dit le roi Charles III, « le Commonwealth devra s’employer à construire une bonne articulation, tant du point de vue des objectifs que du contenu, entre les Etats membres. C’est pourquoi, face à ces défis et enjeux, il est important désormais, tout au long de notre processus, d’éviter deux écueils : que la procédure l’emporte sur le fond ; que la technique l’emporte sur le politique ». 

On comprend vite le pourquoi de tous ces longs mois de préparation. Ce temps, semble-t-il a fini par convaincre tous les participants que le Sommet du Commonwealth 2004 ne peut pas se limiter aux des questions strictement liées aux enjeux éthiques. Il est aussi question d’aborder des questions relevant d’un projet sociétal global lié une meilleure répartition des richesses, et de mettre celles-ci au service d’un développement humain solidaire, induit des débats à dimensions nécessairement politique et idéologique.

Cette année, l’Afrique du Commonwealth entend donner une dimension quasi institutionnelle à sa participation. Parce qu’il sait que c’est son tour d’occuper le poste de secrétaire général (selon un accord commun, cette fonction est exercée à tour de rôle par un représentant d’un des quatre blocs géographiques formant l’organisation : le Pacifique, l’Asie, l’Europe et l’Afrique) de cette organisation composée de 56 pays, le continent africain s’est auto-organisé, afin non seulement de matérialiser son « plan d’action » arrêté depuis le dernier sommet de l’Union africaine, mais aussi et surtout de tenir le plus grand compte des spécificités nationales et régionales propres aux grands ensembles concernés. Il s’agit donc d’une démarche participative opérationnelle. C’est là que réside aussi le grand défi pour Londres, qui se rend bien compte qu’il s’agit d’un Sommet spécial, d’un Sommet d’une nouvelle génération. 

C’est là aussi que se manifeste toute l’envergure d’un sommet du Commonwealth que les experts résument en trois concepts majeurs : inclusion, partenariat, solidarité. Pour l’Afrique, se voir confier la responsabilité principale du secrétariat général est primordial. Deux Ouest-africains et un ressortissant de l’Afrique australe sont en compétition. Les trois prétendants à ce prestigieux poste sont Mamadou Tangara, actuel ministre des Affaires étrangères de la Gambie, l’avocate et diplomate ghanéenne Shirley Ayorkor Botchwey et le sénateur Joshua Setipa du Lesotho, qui travaille toujours au Secrétariat du Commonwealth. Tangara, Setipa et Botchwey espèrent suivre les traces de M. Anyaoku, qui est le seul Africain à avoir dirigé le bloc pendant dix ans entre 1990 et 2000.

Alors que la course à la tête de cette organisation composée principalement de pays anglophones et d’une poignée d’autres membres extérieurs au cercle colonial britannique s’intensifie, les parcours stellaires et les riches carrières des trois témoignent de l’exigence rigoureuse de normes élevées que le Commonwealth est venu représenter.

Malgré leurs origines différentes, les trois semblent partager la conviction de rebaptiser le Commonwealth, loin du pillage et de la rapine dont le colonialisme a été témoin, pour en faire un club moderne qui comble les différences culturelles, améliore la compréhension et favorise le progrès économique des citoyens de ses pays membres.

Jean-René Meva’a Amougou

Laisser un commentaire

Votre adresse e-mail ne sera pas publiée. Les champs obligatoires sont indiqués avec *

WP Radio
WP Radio
OFFLINE LIVE
Retour en haut