Dans la zone Ceeac et Cemac, le financement oscille entre 2 et 5% du budget national, ce qui accentue la dépendance aux importations des produits de grande consommation. Pendant deux jours à Douala, autour d’une table ronde, les représentants des organisations paysannes réunies au sein de la proprac accentuent le plaidoyer auprès des Etats afin de faire de l’agriculture une force économique.

« La transformation du continent africain ne peut pas se faire sans la transformation de l’agriculture africaine. L’enjeu aujourd’hui c’est de faire en sorte que le continent africain puisse lui-même s’appuyer sur ses millions de producteurs, d’agriculteurs qui sont surtout des jeunes et des femmes qui attendent d’être véritablement appuyer par des moyens concrets pour que ces entrepreneurs puissent véritablement relever le défis de nourrir un milliard 400 milles personnes. Le défis le plus important de la planète c’est comment nourrir ces milliards de personnes », a constaté le Dr. Adama Coulibaly, expert économiste Cea.
Les activités agricoles sont dominées par l’agriculture familiale aux moyens rudimentaires qui pourvoie essentiellement aux besoins de subsistance des ménages ruraux constituant dans la majorité des Etats plus de 60% de la population. De ce fait, en Afrique centrale 2000 milliards sont introduits chaque année pour exporter les produits de grande consommation comme le blé, le riz, le poisson et le maïs. Cet état de chose maintient plus de 70% des travailleurs africain dans la pauvreté. « Si vous prenez les banques du continent, elles n’accordent pas plus de 5% de crédit à ce secteur qui est pourtant le cœur même de la transformation de l’économie africaine. Mais malheureusement, cette couche, cette force active manque de financement », a expliqué l’expert de la Cea.
Dans le cadre de la Décennie de l’agriculture familiale en Afrique centrale, la plateforme régionale des organisations paysannes de l’Afrique centrale (Propac) est engagée sur la voix de l’autonomie alimentaire. « En Afrique centrale nous avons assez de ressources naturelles. Et nous nous sommes dit que fort de cela, il va peut-être falloir essayer de travailler avec tous les acteurs pour voir où est-ce que nous pouvons aller ensemble, et s’ils peuvent nous accompagner à développer l’agriculture dans notre sous-région. C’est pour cette raison que nous nous sommes dit qu’il fallait organiser une table ronde pour attirer l’attention de tous nos partenaires techniques et financiers, de nos gouvernements, des communautés économiques régionales, et d’autres organisations internationales », a affirmé Kolyang Palebele, président Propac. Aussi, « il est ici question de soutenir le développement entrepreneurial de l’agriculture. Nous voulons sortir notre agriculture de l’agriculture de subsistance, pour qu’elle devienne entreprenante, crée de la richesse au développement de l’économie », Drem-Taing Toutkoul, coordonnateur Propac.
Il faut 11 milliards à la Propac pour implémenter les stratégies mises en place durant cette table ronde à Douala. En s’appropriant de la Décennie des nations unies pour l’agriculture familiale, les paysans d’Afrique centrale ambitionnent de transformer leur poids démographique en force économique.
Diane Kenfack
