Rentrée scolaire au Cameroun : l’école buissonnière pour certains nouveaux manuels

La situation ô combien préoccupante soulève plusieurs questions quant aux causes et solutions.

1-Aux sources de la pénurie
La mer rouge, élément perturbateur de la rentrée. L’un des principaux facteurs de la rareté des nouveaux manuels scolaires est lié aux transports à destination du Cameroun. Les éditeurs font face à des difficultés logistiques pour acheminer les nouveaux manuels au pays. L’éditeur Cosmos livre un extrait de correspondance venue de ses partenaires indiens: «les retards actuels affectant nos expéditions sont dus à un problème mondial découlant de la crise actuelle en la mer Rouge. La mer Rouge est une route critique pour le transport maritime international, et les perturbations dans cette région ont eu un impact significatif sur les horaires d’expédition mondiaux».

Ces perturbations entraînent une grave congestion dans les ports du monde entier, y compris des retards importants au port de Pointe Noire. La congestion à Pointe Noire a été particulièrement difficile, car elle a créé un arriéré, ralentissant le traitement et le mouvement des marchandises. Les navires connaissent souvent des retards, de nombreux envois étant reportés aux départs ultérieurs en raison de la disponibilité limitée de l’espace d’amarrage. Le partenaire indien de la Librairie Cosmos se fend en excuse: «Cette situation a été particulièrement douloureuse pour nous, car nous servons des clients dans divers pays africains, chacun comptant sur la livraison rapide de leurs marchandises». Et de poursuivre: «Malgré ces défis, nous faisons tout notre possible pour accélérer la livraison de vos envois. Nous sommes en communication constante avec nos partenaires d’expédition pour minimiser l’impact de ces retards et nous assurer que vos marchandises vous parviennent le plus rapidement possible».

Coûts Élevés de Production. La production des manuels scolaires au Cameroun est confrontée à des coûts élevés, notamment en raison des matières premières importées et des frais de publication. Ces coûts se répercutent sur les prix de vente, rendant les manuels moins accessibles aux librairies et aux familles.
Retards Administratifs. Les procédures administratives liées à l’approbation et à la distribution des manuels scolaires peuvent également entraîner des retards. Les processus bureaucratiques parfois complexes peuvent ralentir la disponibilité des nouveaux ouvrages sur le marché.

Problèmes Économiques. La situation économique générale du pays joue également un rôle négatif dans l’accès aux manuels scolaires. La faiblesse du pouvoir d’achat des familles et les contraintes budgétaires des établissements scolaires réduisent la demande pour les nouveaux manuels; ce qui décourage les librairies et les éditeurs d’investir dans ces produits.

2-Solutions pour sortir les manuels du maquis
Il faut apporter du soutien à la production locale des manuels scolaires. Encourager la production locale de manuels scolaires pourrait réduire les coûts et les délais de publication. Le gouvernement et les institutions éducatives pourraient investir dans des imprimeries locales et soutenir les éditeurs camerounais.
Ce qui appelle à la réduction des procédures administratives, à leur simplification et à l’accélération des processus d’approbation des manuels scolaires. Une réforme administrative dans ce domaine pourrait avoir un impact significatif.

Le gouvernement pourrait envisager des subventions ou des aides financières pour les familles et les écoles, afin de rendre les nouveaux manuels plus accessibles. Cela inclut aussi des initiatives pour rendre les manuels disponibles à prix réduit ou gratuits dans les établissements scolaires.
Avec l’évolution technologique, la promotion des ressources éducatives numériques pourrait offrir une alternative aux manuels imprimés traditionnels. Les initiatives pour fournir des contenus éducatifs numériques aux élèves pourraient compléter les manuels imprimés et pallier les pénuries.

3-Colmatage des brèches
Kameni, libraire, confie: «c’est avec beaucoup de regrets que je suis obligé de répondre à certains parents que le livre de chinois de la classe de 4ème, les livres de latin et informatique de la classe de 6ème, ou le livre de mathématiques de la classe de 5ème ne sont pas présents dans les étagères. Je leur demande de patienter». Comme l’exige la pédagogie ou la science de l’éducation, Mme Zoua Esther, enseignante Chinois en classe de 4ème doit trouver le manuel. «Je fais mes projets pédagogiques moi-même, à l’aide du manuel; mais jusque-là, rien n’est possible. Je vais prendre un coup, mais par réflexe je vais adopter celui de l’année dernière. Je verrai si par à coup un changement survient».

Marie Noëlle Etoungou (stagiaire)

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