S’estimant lésés par un processus de sélection sans grandeur et soumis au cynisme violent, les recalés originaires de la partie septentrionale du pays comptent organiser un mouvement d’humeur.

Une moue de durs à cuire. C’est celle que présentent les docteurs originaires du Grand-Nord, ligués au sein du Collectif des titulaires du doctorat/PhD du Grand-Nord (COTIDOGRANO). Candidats recalés au recrutement spécial dans les Universités de Bertoua, Garoua et Ebolowa, ils envisagent de pétrifier leur colère dans la rue. A en croire l’ébauche du programme consulté par Intégration, des marches seront organisées dans la capitale régionale de l’Adamaoua le 21 février 2025. Puis, les 24 et 27 février prochain, à Maroua et Garoua respectivement, le COTIDOGRANO initiera d’autres marches. Les itinéraires sont d’ores et déjà arrêtés. A Ngaoundéré, les docteurs indignés se déploieront sur un itinéraire d’environ un kilomètre. Ils longeront les allées qui vont du Commissariat Central de ladite ville aux Services du Gouverneur en passant par la Place de l’Indépendance (Place des fêtes). A Maroua, ce sont également plus de mille mètres qui seront engloutis par les marcheurs. Le trajet à parcourir commencera au Carrefour Djarma pour se terminer devant l’esplanade abritant les Services du Gouverneur. Et le 27 février, les indignés du COTIDOGRANO feront tous le déplacement de Garoua où ils effectueront une marche d’un kilomètre allant du Pont de la Bénoué à l’esplanade des Services du Gouverneur en passant par le Grand Marché et le Carrefour BEAC.
What next?
Rien ne filtre des propos des organisateurs de ces mouvements. C’est une discrétion totale. «Notre stratégie post-manifestations, nous ne la dévoilerons pas. Il y’a un noyau dur qui garde tout ça au secret. Ce qui doit se savoir c’est que nous ne nous lasserons pas jusqu’à ce que nos revendications soient prises en considération par le système gouvernant. On va courir ensemble. C’est maintenant ou chômeur à jamais.», martèle l’un des signataires de la déclaration de manifestations de Maroua. Au rang de ces irrégularités le COTIDOGRANO dénonce: la réception de dossier et présélection sans considération des profils de poste; la falsification de profil dans la liste des présélectionnés; la non prise en compte des publications scientifiques et expérience d’enseignement; le dévoilement et l’instrumentalisation de l’équilibre régional. «Nous, jeunes originaires du Grand-Nord Cameroun en général, titulaires du doctorat/PhD sans emploi (…) avons pris connaissance de ces résultats avec effarement. Ces résultats renferment d’injustices sociales inacceptables sans tenir compte de la discrimination positive. Ce recrutement étant lancé pour les titulaires du Doctorat/ PhD sans emploi, des fonctionnaires, des candidats non auditionnés sont recrutés au détriment des sans-emploi. (…) Le Grand-Nord, étant une zone d’éducation prioritaire, est marqué par de multiples crises sécuritaires, alimentaires et socioéconomiques qui entravent l’épanouissement scolaire dans ces trois régions. Nous nous sommes battus corps et âme pour pouvoir atteindre ce niveau d’étude supérieure afin de prouver à nos cadets que tout est possible avec la volonté et l’abnégation».
TOM
