Recettes fiscales au Cameroun: l’équation à deux variables

Comment procéder pour accroitre les recettes fiscales au Cameroun? Voilà l’équation que tente de résoudre la Banque mondiale (BM) dans sa Revue des finances publiques du Cameroun présentée à Yaoundé ce 6 août 2024.

Elle s’attaque directement aux insuffisances en matière de mobilisation de recettes fiscales. Lesquelles restent inférieures au seuil de 15% requis pour soutenir les services publics de base, car elles ne représentent que 11,3% du PIB en 2021. La situation décrite fait état d’une fiscalité directe stagnante et faible (3% du PIB) (principalement l’impôt sur le revenu), de faibles performances en matière de taxe sur le commerce international, d’impôt sur l’activité forestière et la propriété foncière. La TVA continue de représenter la principale source de revenus fiscaux du pays avec 41% des entrées y afférentes.
La Revue de la Banque mondiale tranche par ailleurs le débat sur l’équité de la répartition des charges fiscales des entreprises au Cameroun. L’institution financière internationale confirme les revendications du principal groupement patronal du pays, qui n’a de cesse de décrier les facilités fiscales octroyées par le gouvernement. «Une part substantielle des recettes fiscales non pétrolières provient d’un petit groupe de gros contribuables, les 0,5 % d’entreprises les plus riches contribuant à 73 % de ces recettes», apprend-on. La BM en appelle à la réduction des exonérations fiscales, l’élargissement de l’assiette fiscale, l’amélioration du contrôle de la conformité. Des mesures qui font en ce moment l’objet de mise en œuvre par le gouvernement. «Pour améliorer la mobilisation des recettes intérieures, le Cameroun devrait envisager de mettre en œuvre une Stratégie de Recettes à Moyen Terme (SRMT). Cette stratégie devrait donner la priorité à des mesures telles que la réduction des dépenses fiscales, la rationalisation de l’administration fiscale, l’amélioration des services aux contribuables, le renforcement de la gestion des risques de non-conformité et l’amélioration de la gestion des arriérés», préconise le bailleur de fonds.

Louise Nsana

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