Professeur Souley Mane : «Nous envisageons de doter la communauté musulmane des infrastructures à même d’assurer son développement»

Le porte-parole du croissant lunaire du Cameroun revient sur les projets que les dignitaires de la communauté musulmane envisagent de concrétiser à travers le pays.

Le 03 août dernier, vous avez tenu une conférence à Yaoundé. De quoi s’agissait-il exactement?
Le samedi 3 août, nous avons organisé une assemblée générale extraordinaire du Conseil supérieur des affaires islamiques du Cameroun, au Palais des Congrès de Yaoundé. Cette initiative vise à mettre sur pied une instance faitière de l’islam au Cameroun. Il s’agit d’une instance qui va coordonner les actions de l’islam dans notre pays. À cette occasion, les participants sont venus des quatre coins de notre pays. Notamment les imams, les autorités traditionnelles, les associations islamiques et d’autres acteurs de notre communauté. C’est un évènement majeur pour la communauté et même pour le Cameroun. Puisqu’il vise à promouvoir le développement de la communauté musulmane et par ricochet le développement de notre pays, au travers des activités à mener sur l’étendue du territoire national.

Au cours de cette rencontre, vous avez parlé d’un certain nombre d’investissements. Peut-on en savoir davantage sur les domaines concernés?
Il est question d’investir dans certains secteurs comme l’éducation. Il y a aussi la santé qui est importante pour notre communauté. Nous pensons aussi à la formation professionnelle de la jeunesse. Avec le temps, on pourra identifier d’autres projets porteurs pour notre communauté et notre pays. Dans ce sens, nous envisageons de doter la communauté musulmane des infrastructures à même d’assurer son développement et donc celui du Cameroun.

S’agissant de la probable construction d’une université islamique, sera-t-elle exclusivement destinée au Cameroun ou alors à l’Afrique centrale?
L’une des résolutions de la célébration de l’évènement «Yaoundé capitale de la culture dans le monde islamique», a été la création de l’université islamique d’Afrique Centrale. C’est le rêve de la communauté musulmane. Comme vous le savez, les communautés catholiques, protestante et même adventiste ont réussi à relever ce défi. Alors, pourquoi pas la communauté musulmane ? Une université de cette envergure devrait non seulement servir aux jeunes camerounais, mais aussi à tous les ressortissants de l’Afrique centrale. C’est un projet qui nous tient à cœur et nous espérons qu’avec l’aide d’Allah, on va le concrétiser.

En dehors de l’institution universitaire, doit-on s’attendre à d’autres investissements?
Nous avons parlé d’un certain nombre de projets que le conseil supérieur des affaires islamiques du Cameroun pourra mener. Notamment la dotation de la communauté musulmane en infrastructures éducatives, sanitaires et un orphelinat. Il est question pour nous au travers de cette structure de promouvoir le développement comme susmentionné. La création de ce conseil fait partie des résolutions prises lors de la célébration du «Yaoundé, capitale de la culture dans le monde islamique» pour l’année 2024, sous le très haut patronage du président de la République, S. E. Paul Biya. Nous allons essayer de cibler les secteurs prioritaires concernant notre communauté. C’est la raison pour laquelle nous avons misé sur l’éducation qui est le socle granitique de tout développement. La communauté musulmane a aujourd’hui besoin d’envoyer ses enfants à l’école. Il faut sortir nos populations de la sous-scolarisation, de la déperdition scolaire. Nous n’oublions pas que le secteur sanitaire est aussi important pour notre pays, d’où des actions envisagées dans ce domaine à l’avenir.

Par quels mécanismes ces projets seront-ils financés?
La question du financement reste essentielle. C’est le nerf de la guerre, comme on a coutume de le dire. C’est une évidence que tous ces projets nécessitent une forte mobilisation financière. Pour les réaliser, nous allons monter des projets bancables à même d’attirer l’attention aussi bien de l’État que des partenaires internes et de ceux de l’extérieur du pays. Un individu ne saurait porter ce genre de projet tout seul. C’est une affaire qui concerne toute la communauté et des démarches sont entreprises pour frapper à toutes les portes susceptibles d’aider à la réalisation de ces projets qui promeuvent le développement de notre pays. En résumé, une fois que les projets seront maturés, ils seront soumis à l’appréciation des bailleurs de fonds.

Interview réalisée par
André Gromyko Balla

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