De juin à septembre, l’on est à pleine période de soudure. Elle entraine avec elle son lot de souffrance pour des millions de personnes dans les zones rurales africaines.

Faible production agricole et insuffisance alimentaire sont les maitre-mots d’une série alimentée sur le continent par les aléas climatiques, l’insécurité et l’augmentation des prix. Le Tchad n’en est pas au bout de ses peines. Ce pays d’Afrique centrale en est à 5e année consécutive d’insécurité alimentaire, avec 3,4 millions de personnes, dont des réfugiés, qui ne pourront pas répondre à leurs besoins alimentaires et nutritionnels de base durant cette période de soudure, selon les projections de l’analyse sur la sécurité alimentaire du Cadre Harmonisé de mars 2024. «Cela représente une augmentation de 240 % comparée à 2020 pour cette même période cruciale où les stocks alimentaires s’épuisent et la faim atteint son pic en attendant les prochaines récoltes», martèle le Programme alimentaire mondial (PAM). Le Gouvernement du Tchad est au fur et au moulin pour veiller u bien être de la population. Il vient de ce fait de déclencher son Plan national d’urgence pour répondre au besoin d’un million de personnes parmi les plus vulnérables du pays. PAM, Banque mondiale, Commission européenne, Japon et Etats-Unis se tiennent à son côté pour la distribution de nourriture, de kits de semences, et des transferts monétaires aux populations concernées. «En mobilisant plus de 100 millions de dollars pour aider le gouvernement à faire face à l’urgence alimentaire, la Banque Mondiale travaille à l’amélioration des conditions de vie de la population tchadienne, qui fait face à plusieurs chocs à la fois» déclare Rasit Pertev, le représentant-résident de la Banque Mondiale au Tchad. Le PAM fait appel à des investissements massifs pour apporter des solutions durables au problème.
Louise Nsana
