Pension – retraite : Albert Ebana, la CNPS fait grâce

Malgré le poids de l’âge, ce retraité tient bon grâce à la Caisse Nationale de Prévoyance Sociale (CNPS).

Albert Ebana

À 90 ans, Albert Ebana, ancien employé de la Société anonyme des brasseries du Cameroun (SABC), est aujourd’hui aveugle et peine à marcher. Grâce à sa petite pension, qu’il perçoit chaque fin du mois à l’agence CNPS Messamendongo de Meyo (Yaoundé 4), il parvient à assumer ses responsabilités et rester le chef effectif de sa famille. «Si je n’avais pas ma pension, je serais déjà dans la tombe. Mais avec mon petit argent, je parviens à acheter mes médicaments de diabète et de tension. Je donne également l’argent de ration à ma femme», indique le vieillard.

Pour toucher sa pension, le nonagénaire se déplace à l’aide de sa canne traditionnelle. Il se fait accompagner par son épouse, Juliette âgée de 79 ans. A l’en croire, il a perçu ses 40.700 FCFA de pension du mois septembre à la deuxième semaine du mois d’octobre. Il présente le paquet de médicaments acheté après son passage au guichet de banque. Le reste d’argent, son épouse Juliette l’utilise pour la popote.

La vie d’Albert Ebana n’est plus un long fleuve tranquille. Il se réveille vers 12h. Son vieux poste radio ne le quitte jamais. Cécile, l’une de ses filles, venu lui rendre visite lance une pique, pour le pousser à parler: «tu ne peux pas laisser ton vieux totem dans la chambre», ironise la dame.
Dans cette après-midi du 18 octobre, à peine sorti du lit «grand baobab», comme il se fait affectueusement appeler par ses petits-fils, s’assoit sur son vieux canapé rembourré déchiqueté. Il se plie une fois de plus à un rituel: donner l’argent à sa descendance. À tour de rôle, il donne l’argent des beignets et de la dime à ses petits-fils, arrière-petits-fils et autres, pour la messe du dimanche. La plus forte somme est de 50 FCFA.

Après s’être plié à cet exercice dont il est le seul à maîtriser le doigté, il prend son petit déjeuner, constitué des restes de nourriture réchauffée de la veille. «C’est dans son handicap qu’il est devenu dictateur. Il doit toujours manger les restes de la veille. Il peut prendre ce qu’il appelle petit déjeuner et remanger le lendemain. Je suis la seule à supporter ses caprices». Mais un détail et non des moindres. L’ancien agent des brasseries du Cameroun doit toujours avoir au moins un litre de vin rouge dans sa cave. «Je bois tous les vins rouges, parce qu’il diminue le sucre dans le sang», affirme papa Albert. Il offre même un verre à ses hôtes. «Il est interdit de refuser», nous dit Alain, son petit-fils. Albert Ebana est clair: la pension qu’il perçoit est l’un des facteurs de sa longévité.
Pour la campagne de de digitalisation actuellement en cours, «commandant», son surnom du village, explique les tenants et aboutissants d’»Allô CNPS» à ses frères, eux-aussi pensionnaires de la CNPS.

André Gromyko Balla

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