Papier ciment : une seconde vie en or dans l’emballage

Il fait du papier ciment une source de revenus. Immersion dans la collecte de celui qui se consacre désormais à la recherche des emballages papiers ciment.

L’utilisation des emballages plastiques est considérée comme une source de pollution. Sans le savoir, de nombreux commerçants – surtout dans le secteur bovins – contribuent à minorer les emballages plastiques. En effet, les papiers ciment, qui avaient perdu leur prestige d’antan dans le secteur des emballages, notamment l’alimentaire, plus précisément dans la commercialisation des barbecues au bord des routes fréquentées (vulgairement appelée Soya), renaissent de leurs cendres. Abba, la cinquantaine sonnée, est un grand promoteur de l’utilisation du papier ciment. Anciennement dans la commerce du Soya, il est désormais reconverti dans la vente en gros des sacs de ciment usagés. Il se donne la délicate mission de sillonner les zones à forte expansion urbaine du sud et sud-est de la capitale camerounaise. Pour récolter les emballages papier de ciment. Les fabriques de parpaings sont sa cible privilégiée. «J’ai des contacts avec la grande majorité des propriétaires de fabriques. Quand ils ont déjà collecté le maximum de sacs, surtout la marque Cimencam, je parle d’au moins 100 emballages, ils m’appellent», révèle Abba.

Dans l’après-midi du mardi 3 septembre 2024, nous le rencontrons dans la collecte et l’achat sur la route de Mfou, au lieu-dit Carrière. À son arrivée dans la fabrique de Fotso, l’on entend les travailleurs dire «le grossiste», son petit nom. Ce jour-là, il vient porter dans sa Toyota Yaris verso cinq ballots d’une contenance de 120 emballages chacun. Le sac de ciment usagé lui ai vendu à 70 FCFA au lieu de 100 FCFA. Ce jour-là, il verse une rondelette somme de 42.000 FCFA à Fotso. De quoi acheter une demi tonne de ciment, «cet argent fait partie de mes bénéfices», avoue le propriétaire de la fabrique. Le même jour, Abba apprend qu’il se rend aussi à Nkilgoué pour prendre au moins 10 ballots avec la même contenance et les mêmes prix. Après les achats, il achemine les papiers dans son domicile à Nguem (Ekoumdoum), où un hangar aménagé accueille tous les emballages collectés. Le processus de nettoyage peut commencer. Ils doivent être défaits de la poudre de ciment, ensuite bien rangés comme des livres. Abba apprend qu’il vend un sac à 125 FCFA. Et sa clientèle, c’est la classe aisée dans le secteur du Soya. Notamment les «Soyadrôme» de luxe de la capitale. Pour illustrer, ce ressortissant du septentrion parle des alimentations en carreaux blanc. Cette clientèle VIP se trouve à Odza, Ekoumdoum, Bastos, Mbankolo, etc. «Je livre aussi à la Briqueterie parce que c’est le grand marché», poursuit-il.

André Gromyko Balla

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