C’est à la faveur du Salon du bois et du mobilier qui se tient au Palais des Congrès de Yaoundé depuis le 22 juin dernier.
Depuis le 22 juin 2024 (jusqu’au 2 juillet prochain), le Palais des Congrès de Yaoundé abrite la 7ᵉ édition du Salon du bois et du mobilier. Sur le site, sont exposés divers meubles. Canapés, salles à manger, modèles de chambres à coucher, portes sculptées à la main, portes sculptées par ordinateur, objets de décoration, etc.
Bref, c’est un ensemble d’acteurs qui sont «venus de différents coins du pays pour venir exposer leur savoir-faire sur le bois. Tous les transformateurs ont essayé de maximiser leur potentiel, de valoriser leur expertise et leur ingéniosité», confie Hélène Mapoko Engohe. À ce rendez-vous, apprend-on, les exposants des pays de l’Afrique centrale sont absents. «Pour des raisons économiques, les pays la sous-région sont absents. Ils seront présents au prochain Salon international de l’artisanat (SIAC) qui se tient le 22 juillet prochain à Yaoundé», explique la promotrice. Pour elle, le plus important est «de montrer le dynamisme des hommes et des femmes dans le domaine, qui contribue à leur autonomisation», laisse-t-elle entendre. C’est ce qui explique la présence sur le site des produits forestiers non ligneux.
Innovations
La transformation du bois connait de nombreuses innovations. C’est ce que s’emploie à démontrer Public G Concept, une entreprise spécialisée dans la sculpture du bois assistée par ordinateur. «On conçoit dans la tête le design, et l’ordinateur fait le reste. Nous avons des machines spécialisées pour ça. Nous sculptons tout ce qui est imaginable», explique Philippe Kisito Fouda Ndongo, directeur commercial et marketing de la structure. Pour cette première participation, le but est de rencontrer «les menuisiers, les ébénistes, pour partager ce savoir et les emmener à comprendre qu’ils ne doivent plus se limiter en termes d’innovation», explique-t-il. Vu sous un autre angle, l’entreprise veut également passer un message, vu la tendance actuelle au Cameroun. «Les autorités, les administrations camerounaises passent des commandes de meubles en Turquie, en Italie, en Chine pour meubler leurs bureaux, pourtant ils ont cela dans leur pays», regrette-t-il. La preuve, ajoute le cadre, «je suis passé à l’Assemblée nationale (AN) pour proposer des portes personnalisées et on m’a fait savoir que tout sera livré par un pays étranger.» Je vous assure que le travail sera fait à base de la sciure traitée. C’est très couteux», peste Philippe Kisito Fouda Ndongo. «Nous ne sommes pas encouragés par les pouvoirs publics. Seul le ministre des Petites et moyennes entreprises, de l’Économie sociale et de l’Artisanat (Minpmeesa), Achille Bassileken III, est passé à ce Salon. Alors que c’est une occasion en or pour nos autorités qui font venir leurs meubles de la Chine de découvrir notre savoir-faire. Pour avoir fait des études de sculpture assistée par ordinateur durant des années en Chine, je peux dire que ce pays n’a pas de bois, comme nous en avons ici. Je suis donc surpris que leurs entreprises gagnent des marchés au détriment de l’expertise locale à proximité de la matière première de qualité, c’est une grosse perte», lâche-t-il. Le seul souhait de Philippe Kisito Fouda Ndongo est que les pouvoirs publics consomment camerounais.
Olivier Mbessité
