Tirés des budgets d’investissements de 09 ministères pilotes, ces fonds sont destinés à l’amélioration de la résilience du Cameroun face aux différentes menaces climatiques.
Cette année 2025, le climat a pour la première fois été intégré dans le budget du Cameroun. A cet effet, la budgétisation verte ou budgétisation sensible au climat (BSC) a été élaborée comme une nouvelle annexe budgétaire. A en croire nos sources, c’est la raison pour laquelle, pour un départ, cette budgétisation verte concerne le budget d’investissements de neuf ministères. Il s’agit du ministère des Travaux publics (Mintp), du ministère de l’Habitat et du Développement urbain (Minhdu), du ministère de l’Eau et de l’Energie (Minee), du ministère des Transports (Mintransports), du ministère de l’Agriculture et du Développement rural (Minader), du ministère de l’Elevage, des Pêches et des Industries animales (Minepia), du ministère de la Santé publique (Minsanté), le ministère de la Formation professionnelle (Minfop) et celui de l’Environnement et du Développement durable (Minepded).
Nos sources révèlent également que le budget alloué à la BSC est de 225, 3 milliards FCFA soit 12,27% du budget total des 09 administrations pilotes, 3,11% du budget général de l’Etat et 12,13% du budget d’investissement public (Bip). Des dépenses qui seront consacrées aux actions d’adaptation aux changements climatiques; aux initiatives d’atténuation des changements climatiques et aux projets visant la préservation de la biodiversité. «Le Cameroun est impacté par les changements climatiques à travers les inondations, les sécheresses et les maladies liées à la chaleur. La budgétisation sensible au climat peut aider le pays à faire face à ces différentes menaces à travers le financement des projets qui améliorent la résilience communautaire; La BSC a donc le mérite de pouvoir contribuer à la promotion du développement durable en misant sur l’utilisation des énergies renouvelables, l’usage rationnel et durable des ressources naturelles et la réduction des émissions des gaz à effet de serre. Cette budgétisation verte peut aussi permettre aux administrations pilotes de renforcer leurs capacités institutionnelles dans la gestion des changements climatiques», explique-t-on à l’Onacc (Observatoire national des changements climatiques).
Impact
Selon le Rapport National sur le Climat et le Développement 2022, au Cameroun, le changement climatique impacte directement plus de 70% de la population, dont les moyens de subsistance dépendent directement de l’agriculture. Au cours des dernières années, le pays a fait des avancées en matière de développement de plans et documents de politiques climatiques pour intégrer le changement climatique dans ses stratégies sectorielles. Le même rapport souligne que l’impact socio-économique des chocs liés au changement climatique affecte à la fois les personnes structurellement pauvres et les près de 40% de ménages vulnérables au Cameroun. Les femmes, particulièrement celles vivant dans des zones affectées par les conflits ou appartenant à un groupe autochtone, sont plus sévèrement touchées par le changement climatique car elles représentent 75% des travailleurs dans le secteur agricole informel et qu’elles sont les principales responsables du bien-être de leur ménage et de sa sécurité alimentaire.
Bobo Ousmanou
