Lutte contre la pauvreté à Bamenda : de l’alphabétisation à l’insertion socio-économique des déplacés internes

Tel est le cheval de bataille de l’association pour la promotion de l’alphabétisation et du développement social (Apades) résolue à former et à accompagner cent jeunes et femmes déplacées internes aux métiers agropastoraux.

S’asseoir sur un banc d’école, Anastasie Ngo Miss, 64 ans, n’a pas pu le faire plus tôt. Elle a décidé de dépasser ses peurs et de franchir le pas. «Je viens apprendre à lire et à écrire pour m’améliorer», dit-elle. La sexagénaire est l’une des bénéficiaires du projet d’alphabétisation fonctionnelle mis sur pied par l’Apades. Aujourd’hui, sa vie prend progressivement une autre tournure. «Je viens ici deux ou trois fois par semaine. Et actuellement, je suis dans des associations au sein desquelles on me propose certains postes de responsabilité, parce que je sais déjà lire et écrire. J’en suis très contente, aujourd’hui, je ne peux pas facilement me faire duper», renchérit-elle.
Sylvie Mvotto 38 ans, autre bénéficiaire du même projet, se réjouit de sa formation en informatique, mais aussi des compétences dans plusieurs autres activités génératrices de revenus. «Quand j’arrivais ici, j’étais nulle. je ne savais pas allumer un ordinateur. Après cinq mois, je sais utiliser Word, Excel… J’ai aussi bénéficié des formations comme la teinture, la fabrication du vinaigre, du savon liquide, des baumes de massage et même du menthol. Je remercie véritablement l’Apades pour cela», indique-t-elle, souriante.
En cinq années d’existence, ce sont près de deux mille jeunes et femmes déjà formés, d’après les responsables de l’Apades. Dans la même lancée, l’association pour la promotion de l’alphabétisation et du développement social a un nouvel objectif. À travers son Projet de lutte contre la pauvreté par l’alphabétisation fonctionnelle des jeunes et des femmes déplacées internes de l’archidiocèse de Bamenda (PAJEFIDP-Bamenda), elle entend former 100 jeunes et femmes ayant fui les violences dans les villages environnant de la ville. Ceci, dans l’alphabétisation et aux métiers agropastoraux, afin de leur permettre d’acquérir leur autonomie.
«Actuellement, les études ont déjà été faites. La sélection des bénéficiaires également. Nous lançons les formations dès ce mois de juillet», apprend Yvette Bizele Kenfank, coordonnatrice nationale de l’Apades au cours de la présentation dudit projet aux médias ce 27 juin 2024 à Yaoundé. «Le projet vise à les former en élevage, en agriculture et à les accompagner dans la commercialisation de leurs produits», explique-t-elle. Derrière cet objectif, elle ajoute: «nous voulons attirer l’attention des responsables administratifs et surtout des potentiels bailleurs de fonds afin de nous soutenir. On s’est rendu compte que beaucoup de personnes qui sont inscrites dans les centres d’alphabétisation ont un bon niveau intellectuel. Ce sont des jeunes et des femmes qui n’ont pas été à l’école, mais qui ont des idées. Il suffit qu’on les aide pour leur autonomie, pour qu’à leur tour, ils impactent leur communauté». Présente dans trois villes du Cameroun, notamment Yaoundé, Dschang et Bamenda, l’Apades veut ainsi contribuer à sa manière au retour définitif de la paix dans le Nord-Ouest.

Joseph Ndzie Effa (stagiaire)

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