Les parents d’élèves de la capitale Camerounaise peinent à changer les livres scolaires. Ils sillonnent les milieux de change sans succès.
Viviane se rend au marché Mokolo, auprès d’un de ces vendeurs pour échanger les anciens livres de mathématiques, français et anglais pour le compte de son petit frère qui passe en classe de seconde A4 espagnol. Grande est sa surprise lorsqu’elle se rend à l’avenue des livres du coin ce mercredi 11 septembre. Tous les vendeurs qu’elle approche refusent de faire l’échange de livres. Plusieurs arguments sont évoqués parmi ceux-ci, les nouveaux livres au programme ne peuvent pas être changé avec les anciens livres. Il y a le fait que la stabilité des livres pour une longue durée n’est pas acquise, «on parle de 6 ans mais l’année prochaine, vous pouvez vous retrouver avec d’autres livres. Les grandes librairies et les imprimeries ne prendront pas nos vieux livres», affirme Achille, un des vendeurs dans ce marché. La seule solution selon Viviane est d’appeler ces parents pour qu’ils trouvent l’argent pour l’achat des bouquins.
M. Éla de son côté a perdu le sommeil. Il peine à trouver les livres pour ses trois enfants. Avec sa petite bourse, il ne parvient pas à acheter les manuels scolaires. Il décide alors de se rendre une deuxième fois auprès des revendeurs pour faire l’échange. Il garde même un peu d’argent pour ajouter, «je sais que les livres sont neufs et qu’il faut quelque chose au-ntdessus». Cette espoir est dû au fait qu’un vendeur lui aurait demandé d’avoir un peu de sous dans ses poches. Mais arrivé au carrefour Mvog-Mbi, il est une fois de plus déçu. Tous les vendeurs au poteau lui demandent d’acheter les livres. Ils ne peuvent pas avoir acheté les livres et les échanger avec les anciens livres. L’autre argument est aussi lié au fait qu’ils se retrouvent déjà avec d’important stocks de livres. Ils ne parviennent pas eux aussi à les changer. M. Éla, rentre chez lui sans avoir eu les livres pour ses enfants, «les cours ont commencé, il y a déjà les devoirs et mes enfants n’ont pas de livres. Je suis dépassé», se lamente le parent.
Du côté de quartier Monti (Mefou et Afamba), Tagne lui aussi parent de deux élèves au premier cycle du secondaire après avoir essuyé des échecs dans l’échange des livres, finit par les acheter.
Explications
Les vendeurs de leurs côté, disent qu’ils ne sauraient échanger les livres cette année. Laurent Blanc, l’un d’eux dit s’approvisionner auprès des fournisseurs comme tout le monde, «je peux pas changer les livres cette année, il faut attendre les rentrées scolaires prochaine pour voir comment le phénomène de croc peut être possible», évoque-t-il. C’est le même son de cloche pour Hervé. Il évite même toute discussion allant dans l’échange des manuels scolaires.
André Gromyko Balla