Avant de ressusciter la fille de Jaïre, Jésus lui tient la main. Il attrape cette main qui avait cessé de se mouvoir.
Tenir, saisir la main ou tendre la main à celui/celle qui est confronté à la souffrance ou à la détresse ne sont pas simplement des gestes de proximité et de compassion. Ce sont aussi des gestes de vie parce qu’ils redonnent force et courage, parce qu’ils remettent debout.
Mettre l’homme debout est “un devoir d’humanité et de civilisation”, disait le pape François au stade Vélodrome de Marseille, le 23 septembre 2023.
Nous mettons l’homme debout lorsque nous l’aidons à vaincre la peur ou à sortir de l’isolement, lorsque nous disons “non” aux discours et pratiques qui blessent ou bafouent sa dignité, lorsque nous empêchons la haine, la violence, l’exclusion et la discrimination de l’emporter, lorsque nous nous dressons contre toute forme de pouvoir qui piétine le droit de penser et de s’exprimer librement.
Donner la main ou tendre la main au frère qui affronte seul ses problèmes, mettre debout la sœur qui n’arrivait plus à marcher à cause de la culpabilité ou à cause de la perte de confiance en elle-même est une manière de le/la ressusciter.
Jésus veut utiliser nos mains pour saisir et ranimer les mains inanimées de notre société. Qu’ils sont nombreux, les hommes et femmes qui, comme la fille de Jaïre, attendent que nous leur tendions la main! Allons-nous regarder ailleurs, les mains dans les poches?
Jean-Claude Djéréké