L’information est passée inaperçue. Pourtant, les médias et ceux qui les lisent ou les écoutent auraient dû s’y intéresser car l’acte qu’il a posé est rare.
En effet, Paskalis Bruno Syukur, évêque de Bogor (Indonésie) depuis 2014 a refusé d’être élevé au cardinalat le 8 décembre prochain.

Ce n’est pas une décision banale car les cardinaux sont appelés les princes de l’Église [catholique]. Ils sont les plus proches collaborateurs du pape. Ce sont eux qui élisent le pape, quand ils n’ont pas atteint 80 ans et c’est parmi eux qu’est choisi le pape. Soit dit en passant, le Christ est l’unique chef de l’Église (Éphésiens 5, 23). Le pape n’est que son vicaire ou le successeur de Pierre.
La décision de l’évêque indonésien est d’autant plus admirable que l’un ou l’autre évêque a été créé cardinal parce qu’il aurait secrètement, donc en dehors de la conférence épiscopale de son pays, écrit à François pour soutenir « Fiducia supplicans », le fameux document demandant aux prêtres et évêques de bénir les couples homosexuels.
Pour mémoire, la majorité des évêques africains avec à leur tête le cardinal Fridolin Ambongo avaient clairement et fermement dit « non » à la demande du pape argentin.
L’attitude de Mgr Syukur montre que tout le monde n’est pas assoiffé d’honneurs et de titres dans l’Église, choses pour lesquelles certains n’hésitent pas à trahir leurs frères.
Il est bon de savoir qu’existent encore dans notre monde des hommes et des femmes qui ne cherchent ni à se faire remarquer ni à impressionner les autres, des gens dont le seul souci est de servir dans la vérité, la discrétion et l’humilité.
Jean-Claude Djéréké
