Dans le prologue de son ouvrage L’engagement politique du chrétien: une expression, Mgr Paul Lontsié-Keuné dit , je cite: <<Ce n’est pas en fuyant le milieu politique que nous allons le transformer ! Il est un lieu théologique important et proprement un lieu d’apostolat pour les fidèles de Christ.
L’action par le biais du Politique restera toujours une forme importante de l’amour du prochain. Mépriser le Politique aura des conséquences témoignant d’un réel manque d’amour du prochain, d’une réelle méprise de la justice sociale>> Fort de cette logique émancipatrice et libératrice que le soleil du nouvel l’an de grâce s’est levé à l’ouverture de la conférence épiscopale nationale à Bamenda au Cameroun. Comme le son de cloche qui appelle les fidèles à l’adoration eucharistique à la suite de la sortie de quelques évêques qui fait grand bruit,l’épiscopat Catholique romain semble résolument engager son apostolat au service du peuple camerounais en pleurs qui suffoque sous le poids des souffrances sociales. Il crie son ras le bol, Oui fuir le milieu Politique est un manquement sacerdotale, un manque d’amour envers son prochain, une méprise de la justice sociale.
Scandale en République ! Scandale ! La laïcité est foulée aux pieds.
Les loups sont de sorties.
C’est ce qui en ressort du moins de la floraison des critiques de l’élite politico intellectuelle de tout bord et de tous les bords.
N’est il pas normal le scandale selon les Saintes Ecritures ? Soulignant tout de même un malheur par qui il arrivera le scandale…!
Vraisemblablement, c’est la confusion dans la sphère politique; L’opposition, moribonde se voit voler la vedette à l’orée d’une année électorale aux enjeux déterminantes. Elle semble mise en berne, sous les éteignoirs, se crée un génie en joignant sa voix à l’élite universitaire qui elle aussi dans les peurs du changement, s’est érigée en maître penseur de la conscience nationale. Prise dans les chaînes d’une holigarchie obèse, engraissée par la corruption endémique, se définit comme mandataire du titre foncier du Cameroun et de son patrimoine national. Elle se seule de l’opportunité de céder une miette par ici, une autre par là…
Le régime semble dos au mur, pris de court, incapable d’anticiper comme toujours, car aveuglé par son arrogance, sa condescendance, ses pillages…
La réaction est timorée, pour une fois l’on peut observer la prudence ;
à travers ses griots dans les réseaux sociaux et les médias qui évoquent la théorie du complot du lobby impérialiste de Rome qui aurait décidé de lâcher L’homme Lion.
Une façon bien naïve d’analyser les choses, pourtant tout les signes sont là devant nous depuis belle lurette. Faudrait il les faire remarquer que de manière globale la conception du monde et de l’État néolibérale par ricochet la forme de l’État du Cameroun pour des raisons multiples et divers font face à la CRISE DE L’ÉTAT.
Il s’agit ici des dynamiques des forces endogènes qui se mettent en place pour exprimer avec plus d’adresse, un mal-être profond et évident. Aujourd’hui nous parlons de Église( en général), que dire des artistes ( Petit Pays, L.Ponce, Jean Pierre Bekolo, Charlotte Dipanda, Valsero, Daphney…), et de la société civile qui n’ont cessés de participer à la construction du capital social pour un idéal collectif Commun,mais d’interpeller l’ordre gouvernant à une gouvernance plus équitable.
Il est évident que nous ne sommes plus au niveau de qui a l’habileté de faire ou de parler. Cet ordre fait face à un rapport de force endogène dû à la Mal gouvernance systémique qui visiblement les met en ballotage défavorable autant sur le plan interne qu’externe.
La bonne question c’est, qui a réellement la légitimité aujourd’hui ?
La réponse est simple. LE PEUPLE !
Ce peuple, cela est palpable, sort de son adolescence, de son indolence, de son insouciance, de son ignorance pour embrasser son destin.
C’est ça qui fait peur.
Comme je le disais dans une publication datée du 28 novembre 2024, intitulée : LES PEURS DU CHANGEMENT, je cite << Un peuple qui pense, qui réfléchit est un peuple qui s’émancipe, se développe, se libére…Il aspire à la dignité,exige la justice, transforme son monde et écrit son histoire>>
CALUCHE disait : LA VIE NOUS METTRA TOUJOURS LES PIERRES SUR LE CHEMIN. À TOI D'EN DÉCIDER SI TU EN FAIS LES MURS OU LES PONTS.
Qu’allons nous faire des pierres qui nous sont jeter par l’Eglise ? Le choix est devant nous, nous en sommes tous responsables,il n’est plus question de stigmatiser une communauté ou un corps social mais d’avoir l’audace de faire des choix judicieux, vrais, justes pour l’émergence d’un État Nation 🇨🇲.
Toujours dans mon pamphlet du 28 novembre 2024, j’évoquais ce choix qui se présente à nous en soulignant<< La science de la réflexion est une vague irrépressible, une marée de changement, une transition poussée par le vent de la nouvelle naissance. Elle nous donne le courage de questionner, de discerner, de défier en tout intelligence pour construire un avenir des Lumières pour un CAMEROUN nouveau…Les pauvres qui savent réfléchir sont des bâtisseurs de demain, le vent souffle où il veut… c’est le vent d’un CAMEROUN nouveau>>
Martin Luther King ne disait il pas : Toute religion qui n’est pas capable de répondre aux problèmes sociaux, économiques et politiques de la société dans laquelle elle vit, n’a pas lieu d’exister.
Rév Evouna Jean de Dieu Expert en Sciences Sociales/ Président de l’Organisme Africain de Développement des Familles (OADF ONG).