Diversifiés, ils mettent en relations les pouvoirs publics, les industriels, les universitaires, les startuppers, la société civile et les partenaires au développement.
L’Intelligence artificielle (IA) tourne en boucle ces 25 et 26 juin 2024 à Yaoundé. C’est à la faveur des concertations nationales «Quelles politiques gouvernementales pour une meilleure appropriation de l’IA au Cameroun?» Derrière le thème se profile un programme traducteur de la volonté du Cameroun à faire de l’IA un module de développement. Selon la ministre des Postes et Télécommunications (Minpostel), ledit programme se décline en «un cadre éthique robuste et en un ensemble de réglementations, à même de guider le développement de l’IA, tout en respectant les valeurs culturelles et sociales du Cameroun». Il s’agit, explique Mme Minette Libom Li Likeng d’un ensemble adossé sur:
Un plan stratégique
L’on y voit l’intégration de l’innovation technologique, y compris l’IA, dans les documents stratégiques du secteur, ainsi qu’une étude en cours de réalisation par le PATNUC, en vue de la mise en place d’une politique générale d’utilisation éthique et responsable de la donnée.
Sur le plan règlementaire, l’élaboration d’une Loi sur la protection des données à Caractère personnel, ainsi que celle en cours d’une «sandbox» réglementaire, pour les startups et les entreprises innovantes en matière d’IA.
Sur le plan de l’éducation et de la formation, l’introduction des programmes de formation en IA dans les universités et les institutions spécialisées, ainsi que la mise en place de partenariats avec des institutions internationales et des entreprises privées, en vue du renforcement des capacités locales en matière d’IA.
Sur le plan des infrastructures, la mise en place d’une politique visant à moderniser et à renforcer les réseaux de communication et les centres de données (augmentation de la capacité de la bande passante, amélioration de la couverture internet dans les zones rurales), pour assurer une gestion efficace et sécurisée des informations.
Sur le plan de l’instauration d’un cadre éthique solide de développement de l’IA, la sensibilisation et la vulgarisation de l’IA, de ses risques et ses opportunités, la lutte contre la désinformation à travers des campagnes d’éducation de masse et l’organisation des sessions de formation des différents acteurs, sans oublier l’adoption d’une charte sur la protection des enfants en ligne.
Selon la Minpostel, des discussions sont par ailleurs en cours entre le gouvernement et la Banque mondiale, dans le cadre du développement d’une Digital Public Infrastructure (DPI) qui englobe les plateformes numériques publiques essentielles, facilitant l’accès équitable aux services numériques. A travers un système d’identification numérique fiable, afin de soutenir l’innovation, améliorer l’efficacité des services publics, et de créer un environnement propice à la croissance économique et sociale.
Et parce que les différents chantiers impliquent plusieurs profils, le Minpostel, en charge du développement du numérique, se donné pour objectif, de capitaliser toutes les différentes actions et initiatives déjà engagées par plusieurs organisations et structures publiques sur la question. Et ce dans le but de définir de manière concertée et donc participative, une feuille de route de l’IA, permettant au Cameroun d’embrasser pleinement les avances de l’IA afin d’en tirer pleinement avantage.
Jean-René Meva’a Amougou
