Inondations : Alerte rouge dans neuf régions

Selon des experts, dans les prochaines semaines, la furie des eaux issues de pluies torrentielles risque d’installer un fleuve emportant sécurité alimentaire, vies humaines et biens matériels.

 On n’a pas fini de s’apitoyer sur le sort des populations des départements du Logone-et-Chari, Mayo-Kani et Mayo-Danay… Voici que des prévisions météorologiques annoncent encore un temps de chien dans d’autres circonscriptions administratives de la région de l’Extrême-Nord. En effet, à en croire le bulletin du 1er au 10 octobre 2024 publié par l’Observatoire national sur les changements climatiques (Onac), d’autres inondations sont à prévoir dans les départements du Diamaré et du Mayo-Sava.

Des tableaux du même genre pourraient également être expérimentés ailleurs. De manière spécifique, prédit l’Onac, en plus des régions du Nord et de l’Adamaoua, dans la région du Littoral, 5 arrondissements sur 6 de la ville de Douala et quelques localités environnantes (Loum, Nkongsamba, Melong) pourraient se retrouver les pieds dans l’eau. De même, dans le Nord-Ouest, la furie des eaux de pluie est à craindre à Bamenda, Babungo ou Mbengwi. Dans le Sud-Ouest où l’Onac envisage de fortes et abondantes pluies, Buea et Bamuso risquent d’être inondés. Du côté de l’Ouest, les prévisions météorologiques n’ont rien de réjouissant sous le ciel de tous les départements de la région.  Dans la région du Centre, l’Onac prévoit des inondations dans les quartiers tels que Nkolmesseng, Nkolbisson, Centre-ville, Elig-Edzoa. A Kribi (région du Sud), l’Onac tire la sonnette d’alarme en voyant se profiler des vagues d’inondations.

Pire

Sur la base de cette météo exécrable, l’Onac alerte sur les destructions des habitations et des cultures, les disparitions de bétail, les destructions d’ouvrages de communication et des glissements de terrain. « Ces phénomènes vécus par le passé pourraient encore se reproduire avec un impact plus important cette année », prévient l’institution. Dans une série de projections établies suivant le profil géophysique et humain de certaines régions du pays, l’Onac s’attarde sur le cas de la partie septentrionale. Ici, décrit-on, « la population   aime se mettre en danger dans des sites connus comme inondables et le pire en termes de pertes en vie humaines ou de sans-abris risque bien d’être vécu ».

Pour sa part, l’environnementaliste Alihou Mbara est pessimiste quant au prolongement des pluies diluviennes dans les régions de l’Extrême-Nord, du Nord et de l’Adamaoua. «En rapport avec la pluviométrie intense annoncée jusqu’au mois de novembre de cette année, la situation est déjà en train de faire le lit de l’inflation dans cette partie du pays et même dans les pays voisins », explique-t-il, évoquant ce qu’il appelle « la tragédie de la famine ». « Déjà, de nombreux champs ont été détruits. Et si l’on ajoute un supplément de catastrophe à cette ancienne catastrophe, il n’y aura rien à manger, ni à vendre, ni à acheter sur les grandes places marchandes de ces régions. Et surtout lorsqu’on sait que, de plus en plus, plusieurs paysans basés dans ces zones optent pour des ventes à l’avance à des grossistes étrangers, il faut également craindre une prolifération des contentieux nés des cas d’abus de confiance ou d’escroquerie », explique encore Alihou Mbara.

Bobo Ousmanou

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