Grand prix de la francophilie des médias : les journalistes culturels africains, dans le «vrai»

Venus de plusieurs pays africains, ils ont mené des réflexions profondes quant au statut de la culture et celui du journaliste spécialisé dans ce domaine.

La 5ᵉ édition du Grand prix de la francophilie des médias a ouvert ses portes le 16 juillet dernier au Musée national de Yaoundé. Y prennent part, plusieurs journalistes et critiques d’arts venus des pays africains: Burkina-Faso, Côte d’Ivoire, Gabon, Sénégal, Algérie et Tunisie. Le fil conducteur de cette édition est: «Mode africaine».
Universitaire et critique d’art Ikram, Ben Brahim a quitté sa Tunisie natale pour y prendre part. «Je suis venue pour la 5ᵉ édition du grand prix de la francophilie des médias pour plus d’expériences qui ouvrent la voie à de nouvelles perspectives qui mettent en valeur le journalisme culturel et la critique d’art», confie-t-elle. Pour elle, le thème retenu est fort intéressant. «Parce que l’on doit accorder de l’importance à la mode en Afrique, l’esthétique de la mode africaine, la mode africaine contemporaine qui écrit des liens intercontinentaux. Il est judicieux de canaliser les démarches des différents créateurs de la mode. Les Africains doivent prendre la parole pour analyser et critiquer toutes les démarches artistiques, liées aux actions culturelles», déclare-t-elle. L’Ivoirien Didier Guy Blé va plus loin dans son narratif. «Je viens pour le panel et les travaux prévus pour cette édition. La culture, c’est ce qui reste quand on a tout perdu. Pour moi, il est impérieux de transmettre à la nouvelle génération ce qu’on sait de la culture, pour avoir des repères identitaires», fait-il savoir. Et pour lui, le brassage des cultures qui s’opère durant l’évènement est un atout. «Nous allons apprendre les cultures d’ici et puis transmettre les nôtres, fraterniser, malgré l’absence de soutien de nos États», indique le journaliste.

Journalisme du vrai
Initié par le Réseau des journalistes culturels du Cameroun (RJ2C), le Pr Félix Zogo, y est invité d’honneur. Le secrétaire général du ministère de la Communication dit soutenir les organisateurs, pour la simple raison que le journalisme culturel est relégué à la périphérie et aussi parce que c’est le journalisme du vrai. «Le journalisme culturel est le seul qui traite du vrai et du concret. Donc, nous nous retrouvons autour de ces journalistes pour se reconnaître nous-même, connaître les autres, apprendre à les connaître et à vivre ensemble», explique le collaborateur de René Emmanuel Sadi, ministre de la communication du Cameroun. Dans la même veine, Armand Abanda, directeur de la communication au ministère des Arts et de la Culture (Minac) dévoile le vœu dudit ministère d’avoir des journalistes «professionnels aguerris, mais qui structurent la pensée à travers divers reportages, commentaires, et analyses, mais davantage de la présentation qu’ils font de notre être profond », précise-t-il.
Selon Laurentine Assiga, promotrice du (RJ2C) l’organisation d’une telle rencontre vise à former «les professionnels de l’information culturelle, pour la promotion de la culture. Nous avons en cœur au terme de cinq jours d’étude, que l’on puisse avoir 50 très bons journalistes et finalistes de mode et critique de mode pour l’Afrique et le monde».

Olivier Mbessité

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