Parce qu’il date de 2009, le Plan national de lutte contre les déversements accidentels d’hydrocarbures (PNLDAH) adopté par le Cameroun est vieux de 15 ans.

Aux yeux des experts des Fonds internationaux d’indemnisation pour les dommages dus à la pollution par les hydrocarbures (FIFOL), cette vieillesse est synonyme d’obsolescence du PNLDAH. « Afin de faire apparaître des changements ou situations critiques nécessitant des prises de décision et présenter des situations prévisionnelles à court terme en vue d’anticiper des comportements, voilà le sens à donner au séminaire de mise à jour du PNLDAH ce jour », abrège Ignace Naah Ambassa. En sa qualité de secrétaire permanent du Comité de pilotage et de suivi des pipelines (CPSP, structure logée à la Société Nationale des Hydrocarbures, SNH), il renseigne qu’à Yaoundé, pendant trois jours (16-18 septembre 2024), les experts conviés à ce séminaire vont recueillir les avis des parties prenantes dans le but d’améliorer le PNLDAH. Concrètement, les travaux de Yaoundé sont un forum d’information et d’échanges qui permettra une nouvelle approche collective en matière de gestion des pollutions dues aux hydrocarbures au Cameroun.
Au demeurant, les acteurs de terrain (société civile, sociétés pétrolières, institutions publiques, experts et chercheurs indépendants) disent avoir déjà pris la mesure du défi qui leur est lancé. Selon l’agenda des séminaire, quelques-uns d’entre eux vont présenter leur plan spécifique de lutte contre les déversements des hydrocarbures. Ces présentations devraient culminer avec une simulation en salle du PNLDAH au cours de laquelle, les participants seront mieux édifiés sur ce qui est prévu en cas de déversements d’hydrocarbures sur des sites à très haut risque. D’après le manuel d’exécution du PNLDAH, lesdits sites sont localisés onshore (notamment au niveau des installations de stockage des produits pétroliers, le long du pipeline Tchad/Cameroun ainsi qu’au niveau des voies routières et ferroviaires empruntées par les camions et wagons-citernes et à la raffinerie de Limbe) et offshore (au niveau du Terminal du Pipeline Tchad/Cameroun, des plateformes de forage, de production et de stockage implantées au large des côtes camerounaises, ainsi que le long des couloirs de navigation internationale ou domestique des tankers au large de l’Océan Atlantique).
Elaboré avec l’appui financier de la Banque mondiale, le PNLDAH rappelle le cadre légal et réglementaire de gestion de l’environnement au Cameroun, y compris les conventions internationales signées par la République du Cameroun et se rapportant à la protection de l’environnement. Il aborde également les questions de coopération sous régionale en matière de lutte contre les pollutions par les hydrocarbures, ainsi que celles de responsabilité conformément au principe pollueur-payeur, énoncé dans la loi portant Loi-cadre N°96/12 du 05 août 1996 relative à la gestion de l’environnement au Cameroun.
Le PNLDAH développe les techniques à utiliser et l’organisation de l’Etat pour les interventions en cas de déversement d’hydrocarbures, aussi bien en milieu marin que terrestre.
Jean-René Meva’a Amougou
