Entre 2012 et 2022, le ratio médian de la dette publique par rapport au PIB a augmenté de près de 30 points de pourcentage, passant de 28,8 % à 59,1 %.

Présentant cette évolution dans une note d’analyse, la Nkafu Policy institute soutient que « Bien que ces niveaux d’endettement restent inférieurs à ceux observés à la fin des années 1990, avant les initiatives d’allègement de la dette telles que l’Initiative en faveur des pays pauvres très endettés (PPTE), ils font désormais peser des risques importants sur la viabilité de la dette ». La situation d’endettement décrite pour l’ensemble de l’espace de la Communauté économique et monétaire de l’Afrique centrale (Cemac) est liée à la dépendance aux exportations de matières premières sans un minimum de transformation ; laquelle est tributaire des fluctuations du marché. Du regard de l’Ong, il faut aussi entrevoir les effets des chocs exogènes à l’instar des récentes crises mondiales et la mauvaise gestion budgétaire. « Dans des pays comme le Tchad et le Gabon, les ratios dette/PIB ont atteint des niveaux préoccupants, réduisant considérablement la marge de manœuvre budgétaire. Par exemple, au Tchad, le stock de dette extérieure représentait 61 % du PIB en 2022, le service de la dette s’élevant à 4 % du revenu national brut (RNB). Cette situation oblige le gouvernement à allouer une part importante de ses ressources au remboursement de la dette, au détriment des investissements productifs dans les infrastructures, la santé et l’éducation. Au Cameroun, le service de la dette absorbe 20 % des exportations, créant de fortes contraintes budgétaires. Cette dynamique compromet les perspectives de développement à long terme, limitant la capacité des gouvernements à stimuler la croissance économique et à améliorer les conditions de vie de leurs populations », révèle la note. Elle suggère un renforcement de la coordination régionale de la dette ; une amélioration des politiques budgétaires et les réformes structurelles ; ainsi que le renforcement de la politique budgétaire. Qui passe, apprend-on, par l’adoption des règles budgétaires strictes et de plafonds d’endettement.
Louise Nsana
