Le gouvernement centrafricain marque désormais sa présence dans les zones frontalières du pays. C’est dans cette optique qu’a eu lieu ce 8 août 2024, le lancement des travaux de construction du premier poste mixte du pays. Celui-ci est situé dans la localité de Bembéré, dans la préfecture de Lim Pendé. Il devra à terme contribuer à fluidifier et contrôler la circulation des biens et des personnes entre la Centrafrique et le Tchad.
Au-delà des opportunités qu’un tel chantier représente pour le contrôle et le développement des activités économiques autour des ressources naturelles forestières, fauniques et minières, la Centrafrique marque ainsi un grand pas en matière de sécurité. Et pour cause, «Ces zones frontalières sont souvent perçues comme des foyers d’insécurité», rapportaient la cheffe de la Mission multidimensionnelle intégrée des Nations unies pour la stabilisation en Centrafrique (Minusca), Valentine Rugwabiza. Le système des Nations unies pour le maintien de la paix donne une meilleure visibilité du problème. «La RCA, pays enclavé, partage ses frontières avec Le Tchad, le Soudan, le Soudan du Sud, le Congo, la RDC et le Cameroun. Toutefois, leur porosité favorise des activités criminelles transfrontalières, entrainant une évasion des revenus nationaux vers des réseaux criminels», martèle l’institution. C’est pour faire face à cette sombre réalité que le gouvernement, sous l’accompagnement de la Minusca, a rendue opérationnelle sa politique de gestion et de sécurisation des frontières (2023-2034). L’ouvrage en cours à Bembéré en est le premier acte pour un coût de 400 000 dollars (238,664 millions FCFA).
Louise Nsana