La Commission bancaire de l’Afrique centrale (Cobac) met une halte au processus de transfert des fonds en déshérence dans les institutions bancaires et d’assurance vers la Caisse de dépôt et consignation du Cameroun (CDEC). L’institution sous régionale s’est fendue d’une correspondance ce 11 juillet 2024 pour mieux porter ses réserves. Le courrier signé du secrétaire général de la Cobac, Marcel Ondele, enjoint le directeur de la CDEC «à surseoir au processus de transfert des avoirs en déshérence en attendant la clarification des points susmentionnés». Lesdits motifs mettent en exergue l’inexistence d’un cadre réglementaire régional définissant la nature de ces avoirs, les modalités de conservation, de gestion et de restitution.
Dans les lignes, cette correspondance pointe du doigt la précipitation des autorités camerounaises; qui sont engagées depuis plusieurs années dans la multiplication des niches de revenus pour financer l’économie du pays. Les opérations de transfert de fonds vers la CDEC connaissent pourtant des avancées, malgré un faible engouement des banques. Plusieurs dizaines de milliards de FCFA ont déjà été sécurisées dans les comptes de la CDEC, dont 3,9 milliards FCFA transférés par la Banque des Etats de l’Afrique centrale (BEAC) le 29 mai dernier.
Les craintes de l’institution sous régionale portent de ce fait sur la survenance d’une instabilité financière dans l’espace communautaire. Elle se montre par ailleurs soucieuse de la bonne maitrise des risques opérationnels liés à la conservation et la gestion de ces valeurs; ainsi que des risques de contentieux entre les institutions nationales, les institutions financières et les titulaires de ces avoirs ou leurs ayant-droit. Ce qui correspond aux récriminations de la Caisse nationale de prévoyance sociale (CNPS). La structure dénonce les pressions exercées sur les structures paiement.
Louise Nsana
