C’est ce que l’on retient du Conseil de cabinet qu’a présidé le Premier ministre Joseph Dion Ngute le 25 juillet dernier à Yaoundé.
Au Cameroun, plusieurs fonctionnaires abandonnent régulièrement et délibérément leurs postes de service. Ce qui accentue les lenteurs administratives et ralentit l’atteinte des objectifs fixés en amont. Dans les hôpitaux, les ministères, les établissements scolaires et autres, cette réalité est chose commune pour les populations. Et la situation ne pouvait plus durer. D’après les clauses du Conseil de cabinet du 25 juillet 2024, le vocable «fonctionnaire» au Cameroun sera désormais dissocié de l’absentéisme injustifié et non sanctionné. À l’origine, un exposé musclé de Joseph Lé, ministre de la Fonction publique et de la Réforme administrative sur «l’obligation de présence des personnels de l’État à leurs postes de travail: cadre général et implications dans le sens de l’effectivité du service public sur l’ensemble du territoire national».
Selon lui, les employés de l’État doivent en finir, au plus vite, avec l’absentéisme. Auquel cas, assure-t-il, ils encourent des sanctions, conformément aux articles 27, 29 alinéa 2, 36 et 105 du décret no 94/199 du 07 octobre 1994 portant statut général de la fonction publique, modifié et complété par le décret no 2000/287 du 12 octobre 2000. Lequel indique clairement que «tout agent de l’État est appelé à servir et à se consacrer personnellement au service, étant entendu que la rémunération allouée est la contrepartie de sa prestation professionnelle. Dans ce sillage, l’absence irrégulière au poste constitue une faute susceptible de sanction.» Et la responsabilité d’y veiller ou d’engager la procédure du constat de l’absence irrégulière revient aux responsables de la chaîne administrative, rappelle-t-on.
Ils ne sont d’ailleurs pas les seuls. En prenant la parole sur le sujet, Paul Atanga Nji «qu’aux termes des dispositions du décret no 2008/377 du 12 novembre 2008 fixant les attributions des chefs de circonscriptions administratives et portant organisation et fonctionnement de leurs services, le gouverneur, le préfet et le sous-préfet sont investis des pouvoirs de coordination et de contrôle du bon fonctionnement des services publics établis dans leurs unités de commandement, à l’exception de ceux relevant de la justice, de la défense et de la sûreté nationale». Le ministre de l’Administration territoriale promet donc d’instruire à ses collaborateurs d’effectuer des contrôles et de sanctionner les absentéistes, conformément à la règlementation en vigueur.
Stratégie
L’absentéisme au sein de la Fonction publique n’a que trop duré, estime Joseph Lé. Et pour lui tordre le cou, il préconise le contrôle méticuleux des effectifs et la fermeté des supérieurs hiérarchiques, qui devraient être suivis, le cas échéant, d’une action conséquente devant le Conseil permanent de discipline de la Fonction publique. D’ailleurs, précise le Minfopra, la clôture de la phase d’apurement des instances disciplinaires enregistrées dans le cadre de l’opération de Comptage physique des personnels de l’État (COPPE) tire à sa fin. Et elle va permettre d’extirper six mille agents publics des rangs des employés de l’État. Les dossiers de licenciement ou de révocation sont presque prêts, assure-t-il. Pour le moment et selon les cas, il est question de sensibiliser les personnels, de constater les absences irrégulières et d’initier des procédures répressives.
Joseph Julien Ondoua Owona