Financements des projets : ce gros serpent qui mord les investisseurs

Pour plus d’investissement en Afrique centrale, les procédures lourdes doivent entre levées pour plus de compétitivité et pour une finance plus inclusive.

La question de financement des projets ou des entreprises en zone Cemac reste prégnante. Il faut le dire que de nombreux investisseurs trouvent les procédures longues et contraignantes, et recourent pour la plupart dans les tontines du quartier. Au regard de ces freins, il faut le dire selon la SND30, qu’il y a des leviers à activer pour impulser le dynamisme du marché financier. Il faut d’abord activer tout ce qui est juridique, il faut que sur le plan juridique certaines procédures judiciaires soient accélérées. Un autre levier, les hommes d’affaires doivent se faire accompagner par les spécialistes, un autre levier c’est de tropicaliser la conformité, les hommes d’affaires n’aiment pas la transparence, comme le dernier levier il faut éduquer les investisseurs et épargnants pour l’adhésion au marché financier. Selon Frank Bunang, directeur de la gestion Harvest Asset Management pense que pour plus d’écho pour le marché financier, les acteurs de la téléphonie mobile sont importants. Toutefois, l’éducation financière reste une priorité, lorsqu’on est éduqué l’on peut souscrire aux produits offerts par les banques. Pour l’accès aux financements obligataires des PMEs, il faut nécessairement qu’elles se «réinventent», selon la formule d’Emmanuel Florian Djoubissie, cadre supérieur des banques.

Plaidoyer
Selon Barnabé Okouda (directeur exécutif du Centre d’analyse et de recherche sur les politiques économiques et sociales du Cameroun, Camercap-Parc), le changement, l’amélioration des conditions de vie ne viendront pas du haut mais par le bas. Pour ce qui est des emprunts obligataires le Cameroun a levé sur 10 ans en zone Cemac 1200 milliards FCFA. Et sur les emprunts obligataires, l’on voit que le taux de recouvrement est supérieur à 100%. La question pour ce qui est des emprunts, il y a de l’argent, mais le problème de fond reste l’accompagnement. Cette dimension, regrette-t-il, manque dans l’institution financière. Il revient à cet effet aux secteurs privés, institutions financières, groupe de médias à caractère économique de faire la promotion de la culture financière. A la vérité, la finance reste encore élitiste, les gens ont peur de la carte bancaire, comment démocratiser celle-ci, au regard des avancées faites par les opérateurs de la téléphonie mobile. Alain Blaise Batongué, participant, va plus loin, et estime que pour ce qui est du marché de la finance, le problème de fond est «celui de la rupture de confiance entre l’Etat et les banques, entre l’Etat et les PMEs, parce que l’Etat opère par embuscade pour coincer le public au lieu plutôt de le sensibiliser et de l’accompagner». Pour chuter, il pense que la sensibilisation sur la culture de la finance doit commencer par «l’Etat et un ensemble de réformes pour remettre tout le monde en confiance. En Afrique de l’Ouest, les Etats sont en avance par rapport à l’Afrique centrale, c’est ce qui justifie que l’intégration régionale est plus aboutie que celle de l’Afrique centrale».

Olivier Mbessité

Ils ont dit …

Pierre Ekouti, Directeur de publication du quotidien L’Economie

«Nous envisageons organiser la prochaine édition dans un autre pays de l’Afrique centrale»

Je suis ravi pour cette deuxième édition de l’Economie Business Summit qui repose sur le thème: «Les leviers de compétitivité en Afrique centrale». Ma satisfaction repose sur le fait que 98% des personnes conviées ont répondu présent. Les participants sont venus des Etats Unis, du Tchad, de partout pour rehausser. Je suis ravi par la qualité des travaux présidés, la qualité des intervenants, les interventions. Le cadre choisi a permis de faire des suggestions, les expositions avec le savoir-faire des entreprises du secteur financier, du secteur des banques, de la Pme, des organismes de promotion d’investissement. Je suis enfin satisfait, par la qualité de couverture médiatique. Pour toutes ses raisons, l’on peut dire que les attentes sont comblées. Même s’il faut relever l’absence des pouvoirs publics à ces échanges j’espère que ce pan sera comblé lors des prochaines éditions. Le socle de cet évènement c’est l’Afrique centrale nous avons fait deux éditions au Cameroun, nous envisageons faire la troisième édition dans un autre pays de l’Afrique, et nous allons contacter les décideurs, les entrepreneurs, les acteurs de la finance de ces cinq autres pays de la zone de la Cemac pour voir comment organiser la prochaine édition. Ce sera soit au Gabon, le Congo, le Tchad, la République centrafricaine, soit en Guinée Equatoriale.

Emmanuel Florian Djoubissie, cadre supérieur des banques

«Pour l’accès aux financements, il faut que le projet soit maturé»

Pour accompagner les investisseurs, le conseil que je donne est de maturer, comprendre son projet il faut le vivre, avant de rendre à une banque, ce qu’on regrette est qu’il y a des personnes qui arrivent avec des projets qu’ils ne parviennent pas à expliquer, certainement parce qu’ils ont dupliqué le projet du voisin, ou alors ils se sont laissés par l’effet de mode. C’est après avoir maturé son projet que les banques peuvent mieux l’étudier.

Danielle Omog, participante

«Je suis ravie de rencontrer les personnes de différents secteurs»

A la sortie des échanges de la deuxième édition de l’Economie Business Summit, l’on peut dire que c’est un grand rendez-vous. En ce qui me concerne, ce sommet m’ajoute un plus en terme de connaissances économiques, l’évolution intellectuelle, je suis ravie des personnes de différents secteurs rencontrés économiques, des PMEs et autres.

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