Financement du Bassin du Congo: les pays africains impriment leur marque

Après moult actions entreprises pour la distribution équitable des fonds internationaux en faveur de cet espace forestier, ils sont résolus à trouver des financements via d’autres mécanismes.

Vers de nouveaux financements du Bassin du Congo

Selon Georges Mouncharou, directeur de la Coopération au ministère de la Forêt et de la Faune du Cameroun (Minfof), le Bassin du Congo produit 40 gigatonnes de carbone chaque jour. Avec autant de ressources, il fait partie des trois poumons importants de la planète (avec un indice de déforestation oscillant entre 0,01 et 0,33). Malgré cette place prépondérante, le Bassin du Congo souffre d’un manque de financements. Contrairement à l’Amazonie (Amérique du Sud) et le Mékong-Bornéo (Asie du Sud-Est) dont le financement se rapproche de 1000 millions de dollars, cet espace forestier africain est à peine à 50 millions de dollars de financement, apprend-on du cadre du Minfof.

Face à cette inégalité de financement, les pays du Bassin du Congo avaient exprimé leur ras-le-bol lors de la Cop 26 à Glasgow, via la «Déclaration des pays du Bassin du Congo pour une gestion durable des forêts et un appel au financement équitable ». À cette rencontre, ils n’avaient pu obtenir que 1,5 milliard de dollars USD. Selon Georges Mouncharou, une partie de cet argent a été allouée aux organismes et l’autre partie vers le Cafi (Central african forest initiative) qui revient d’ailleurs aux pays concernés avec beaucoup de conditionnalités. Ainsi, la lutte contre les changements climatiques se limite au reboisement, plutôt qu’au financement des quelques espaces verts encore existants.

Double défi
À cause de cette carence de financement, les pays qui abritent l’un des meilleurs espaces forestiers de la planète sont confrontés à un double défi. Ils galvaudent entre la préservation des forêts et la mise en valeur du potentiel forestier, facteur de développement pour ces pays. À ce jour, apprend-on, le Bassin du Congo, c’est 206 aires protégées estimées à 206 000 hectares, 44 millions d’hectares de forêt sous aménagement. 280 000 hectares mis à la disposition des communautés pour des activités de chasse.

Ainsi, les pays africains, le Cameroun en tête, ont envisagé la mise en place de mécanismes de financement qui reconnaissent les efforts des pays de ce bassin forestier. C’est dans ce sens qu’a été adoptée l’Initiative Comifac-WWF le 13 septembre dernier, au cours d’un atelier national de socialisation et d’appropriation de ladite initiative, pour l’augmentation des flux internationaux de financements climatiques et de la biodiversité en faveur des forêts du Bassin du Congo. «C’est celle qui soutient que nous devons encourager les flux financiers internationaux vers nos pays, à travers l’initiative IFI qui est actuellement promue par la Comifac et soutenue par le WWF», explique le responsable de la coopération au Minfof.

Joseph Julien Ondoua Owona

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