Drogues et stupéfiants en milieu scolaire: une réalité alarmante en zone Cémac

Presque tous les établissements scolaires du Cameroun sont touchés par le phénomène. Dans certaines salles de classe, il est désormais fréquent de voir l’attitude méprisante d’un élève en plein sommeil, tandis que l’enseignant délivre son cours.

Ceux qui ne dorment sous l’effet des drogues et stupéfiants ont des yeux rouges et semblent très agressifs. Ces adolescents, en quête d’identité et d’affirmation, sont exposés à des substances illicites qui peuvent avoir des effets dévastateurs sur leur santé physique, mentale et leur avenir. Plusieurs facteurs peuvent expliquer la consommation de drogues par les jeunes en milieu scolaire. Tout d’abord, l’adolescence est une période de transition marquée par des bouleversements psychologiques et émotionnels. Les jeunes cherchent souvent à expérimenter de nouvelles choses pour se détacher de l’autorité parentale, ce qui peut les conduire à essayer des substances illicites.
Ensuite, l’influence des pairs est un facteur déterminant. Dans un environnement où les adolescents sont constamment confrontés à la pression de se conformer aux attentes de leur groupe social, l’usage de stupéfiants peut devenir une manière de « faire partie du groupe ».

De plus, l’accessibilité croissante des drogues, notamment dans les zones urbaines, en facilite la consommation. La prolifération des réseaux sociaux et des applications de messagerie instantanée a aussi ouvert de nouvelles voies pour le trafic de drogue, rendant ces substances plus accessibles aux élèves, sans en oublier certains parmi eux qui sont des dealers.

Enfin, des problèmes familiaux, un mal-être personnel, ou des troubles de santé mentale non pris en charge peuvent également expliquer le recours aux drogues. Pour certains élèves, la consommation de stupéfiants est perçue comme une échappatoire face à une réalité difficile.
Mme Joro Taka Colette, Secrétaire permanent du Comité national de lutte contre la drogue au Cameroun (CNLD) confie: «selon les statistiques du CNLD publiées en 2022, environ 21% de la population camerounaise en âge scolaire a déjà consommé de la drogue. La couche vulnérable oscille entre 15 et 25 ans. Et ces substances circulent sous plusieurs formes. Notons cependant que toute mesure prise doit aussi s’attaquer aux déterminants des comportements généraux plutôt qu’à la consommation de drogues isolément.»

L’une des premières mesures est de faire prendre conscience le plus tôt possible des dangers et des conséquences que peut entraîner une consommation de drogues dès le primaire. Pour cela, l’accent est principalement mis sur la prévention. Il faut surveiller les fréquentations, puisque c’est l’âge à imiter ses pairs. Dans la mesure du possible, rester présent pour lui, lui témoigner de l’amour et de l’affection en lui montrant qu’il y a d’autres façons de surmonter ses problèmes sans consommer de la drogue. Rien de mieux pour qu’un jeune puisse s’épanouir psychologiquement que de l’encourager à développer ses passions en l’inscrivant à des activités qu’il aime.

19 Centres de soins d’accompagnement et de prévention en addictologie dans les 10 régions du Cameroun sont logés dans les hôpitaux de deuxième et troisième catégorie. Le ministère de la Santé publique par le biais du CNLD implémente un Plan stratégique national de lutte contre la drogue, couvrant la période 2024-2030 et dont l’objectif général est de réduire significativement l’offre, la demande et les conséquences de l’usage des drogues au Cameroun d’ici 2030.

Noëlle Etoungou (stagiaire)

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