Martin et Lucie, qui s’étaient mariés à l’église une semaine avant, avaient décidé de se promener à pied dans leur quartier. Après 5 minutes de marche, ils voient un garçon manchot et portant des guenilles.
Le garçon mendiait. “Je vais donner quelque chose au petit. Ça pourra l’aider “, dit Martin. Son épouse répondit que c’était une bonne idée. Martin se dirigea alors vers le garçon et lui jeta un billet de 10.000 f. cfa sans le regarder ni lui dire un petit mot. Le garçon refusa de ramasser le billet. Quand Martin s’en rendit compte, il revint sur ses pas et jeta cette fois-ci un billet de 20.000 f. toujours sans parler au garçon. Celui-ci eut la même réaction que pour le premier billet.
“Quel est le problème de ce malheureux garçon? Je lui donne de l’argent et il refuse de le prendre. Chérie, tu y comprends quelque chose?”
“Laisse-moi essayer. Je vais utiliser une autre approche“, répondit Lucie.
Arrivée près de l’enfant, Lucie s’accroupit, salua le garçon, demanda son nom, échangea quelques mots avec lui avant de lui remettre le billet de 20.000 francs. Martin, qui suivait la scène de loin, vit que le garçon avait pris l’argent et qu’il souriait. Quand Lucie le rejoignit, il lui dit ceci:” Aujourd’hui, tu m’as enseigné quelque chose: il ne suffit pas de donner. Compte aussi la manière de donner. Donner en injuriant, donner en maugréant ou donner sans regarder la personne à qui on donne, ce n’est pas donner. Bref, on peut donner sans respecter la personne à qui on veut faire du bien. Or un mendiant reste un homme qui mérite respect et considération. Merci pour la leçon, Lucie. Tu portes bien ton prénom qui vient du mot latin “lux” et qui signifie “lumière”. Merci de m’avoir éclairé.”
Jean-Claude Djéréké
