Dans son rapport Africa’s pulse du mois d’octobre, la Banque mondiale jette un regard analytique sur l’importance d’une réforme de l’éducation face aux défis d’émergence des économies d’Afrique subsaharienne.
Pour elle, «l’impératif de donner aux jeunes des formations adaptées au marché du travail n’a jamais été aussi pressant. A l’échelle macro, le développement économique et social de la région dépend de la qualité et la quantité des compétences de ses jeunes et de sa main-d’œuvre.» Dans le schéma, le processus d’éducation visé comprend des investissements dans l’éducation et le capital humain que les pays réalisent dès les premières étapes du cycle de vie, c’est-à-dire la petite enfance et l’éducation de base; ainsi que des investissements dans des compétences pertinentes de niveau supérieur, la numérisation, l’automatisation et l’adaptation au changement climatique. «La région est confrontée à un paradoxe: les travailleurs n’ont pas les compétences requises pour améliorer la productivité et la compétitivité au niveau international, alors qu’il n’y a pas assez d’emplois de qualité pour inciter les travailleurs à développer leurs compétences et leur offrir des opportunités de le faire. La composition des emplois en termes de compétences n’a guère évolué en Afrique subsaharienne depuis le début des années 1990, malgré l’augmentation du niveau d’éducation de la population. Cela peut s’expliquer en partie par le manque de croissance des entreprises, nécessaire à la spécialisation au sein de l’entité», martèle le rapport. Les pays sont donc invités à élargir l’accès à l’éducation or la situation actuelle fait état des taux de participation à l’enseignement supérieur les plus bas au monde avec 9,4% contre 38% à l’échelle mondiale. Plus encore, moins de 2% des étudiants et 20% environ des élèves du secondaires suivent une formation technique.
Louise Nsana
