Invités à ces assises, une dizaine de pays de l’espace CEEAC (Communauté économique des Etats de l’Afrique centrale) exposeront sur les plans de formation des Programmes nationaux d’investissement agricole (PNIA).

« Il s’agit surtout d’évaluer les différents niveaux de réussite ou d’échec de leur mise en œuvre, notamment sur les points concernant l’approche inclusive et multisectorielle», apprend-on de source proche de l’événement. Selon cette dernière, au de la Conférence économique africaine, ces pays d’Afrique centrale mèneront des plaidoiries auprès de nombreux acteurs non étatiques, ainsi qu’auprès des partenaires techniques et financiers.
Selon des prévisions faites par la Banque africaine de développement lors de la Conférence régionale sur le processus de révision de la Politique agricole commune et du Programme régional d’investissement agricole, de Sécurité alimentaire et nutritionnelle de la CEEAC, tenue à Yaoundé du 16 au 18 janvier 2024, à l’horizon 2040, l’ Afrique centrale va abriter environ 400 millions d’âmes. Face à cette donne, les experts sont d’avis que le fait de marcher en rangs dispersés n’a pas aidé les pays de la sous-région. « Aujourd’hui, il y a lieu de repenser les modèles sur lesquels on travaille. L’Afrique ne doit pas confier au marché mondial ou à des partenaires étrangers sa façon de se nourrir. Elle doit repenser sa stratégie et tirer les leçons. Au lieu de raisonner en termes de systèmes de production, le continent doit s’inscrire dans une logique de politique agricole commune dans le contexte de la Zone de libre-échange continentale africaine (ZLECAf), plutôt que d’aller avec des approches partielles », avait alors suggéré le chef de la section des initiatives sous-régionales au Bureau de la Commission économique pour l’Afrique (CEA), Dr Adama Ekberg Coulibaly. L’économiste senior estimait que les stratégies-pays ont montré leurs limites.
A date, la CEA a déjà élaboré une stratégie de politique agricole commune en Afrique centrale. « La CEMAC peut montrer la voie à l’Afrique en allant par étapes, mieux par des directives. La CEMAC a des instruments, mais elle doit se mettre ensemble afin de devenir une superpuissance agricole », faisait observer Dr Adama.
Organisée conjointement par la Banque africaine de développement, la Commission économique des Nations unies pour l’Afrique (CEA) et le Programme des Nations unies pour le développement (PNUD), la Conférence économique africaine 2024 se tiendra du 23 au 25 novembre 2024 à Gaborone, au Botswana.
Tenu chaque année depuis sa création en 2006, l’événement a pour but de favoriser la recherche, promouvoir les analyses d’experts, le dialogue politique et l’échange de connaissances sur diverses questions et défis auxquels l’Afrique est confrontée.
« Assurer l’avenir économique de l’Afrique dans un contexte d’incertitude croissante », c’est le thème de la conférence 2024. Il met l’accent sur quatre sous-thèmes : « Les conséquences des incertitudes mondiales, régionales et nationales sur les perspectives de développement de l’Afrique », «les stratégies africaines pratiques pour renforcer la résilience aux chocs émergents », : « le financement du développement innovant à une époque d’incertitude croissante», « le rôle de la technologie pour promouvoir prévisibilité, créativité et résilience»
Jean René Meva’a Amougou
