Commerce des chiens de race à Yaoundé: arnaque, supercherie…

L’activité aux revenus alléchants est infestée d’individus de toutes sortes. Immersion dans le circuit.

Même si cela semble curieux pour bon nombre de personnes, la vente de chiens à Warda est un milieu où règne l’arnaque. Bon nombre de vendeurs, revendeurs et autres vendent des chiens communément appelés «kouandjangs» en lieu et place des chiens dits de race (berger allemand, berger malinois…). Plusieurs personnes disent avoir été victimes de la supercherie de ces commerçants «véreux». Il faut être chanceux pour tomber sur un vendeur honnête.
Énos Assala, ingénieur électronique, se souvient de sa mésaventure. Il la raconte à une dame qui se rendait à Warda pour acheter un chien de race, question de la mettre en garde. «Je suis dans un quartier où on vole régulièrement. J’ai obtenu 300 000 FCFA de la tontine dans laquelle je suis et j’ai décidé de prendre un berger malinois (réputé très bruyant, mais aussi efficace) pour dissuader les voleurs. Deux mois après, je constate que c’est un chien ordinaire. Quand j’appelle le vendeur, pour en savoir un peu plus, le numéro de téléphone ne passe plus», raconte-t-il. Aussi, suggère Énos à la dame, «il vaut mieux prendre attache avec les sociétés de gardiennage».

Maladie
Son cas est loin d’être isolé. Charles se souvient d’avoir acheté un jeune bulldog anglais à 600 000 FCFA. Deux jours après, le chien est mort. En réalité, regrette-t-il, l’animal était malade. Lorsqu’il appelle le vendeur, ce dernier lui demande de ramener son chien afin de lui donner son argent.
Jules, policier dans un corps d’élite de la place, dit avoir interpellé pas moins de cinq vendeurs de chiens, depuis le début de l’année en cours. L’un d’eux, explique-t-il, était receleur. Il avait acheté un chien volé à un couple d’expatriés à 3 000 FCFA. En allant sur les lieux lors de l’enquête, «le caniche s’est mis à aboyer lorsqu’il entendait son nom».
Exception
Dans ce milieu où règnent les faussaires, l’on a aussi des vendeurs soucieux de satisfaire les clients. D’autres construisent leur vie grâce à cette activité. Le cas d’Alexandre Longue Ebouele. Ce fils de banquier a su se départir du patrimoine familial et tirer son épingle du jeu. Depuis 2011, le jeune Camerounais, originaire de la région du Littoral, excelle dans le dressage et la commercialisation des chiens de race et de ceux dits hybrides. Il offre ses services aux particuliers et aux sociétés de gardiennage.
Parce qu’il rapporte suffisamment, plusieurs personnes s’y investissent, y compris les hommes en soutane. Pasteur du ministère de la gloire divine, le révérend pasteur Paul Wandji ne vend qu’une seule race, le berger royal. Dans son espace aux allures d’une église médiévale, se trouvent deux petits nés le 30 avril dernier. Et, précise-t-il, chacun d’eux coute 250 000 FCFA. Il connait la supercherie des vendeurs du carrefour warda et les invite à être honnêtes vis-à-vis de leurs clients.

André Gromyko Balla

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