Dans la ville aux sept collines, l’on assiste à une progression de la maladie et à la joie de vendeurs de produits antigrippaux.
Depuis quelques semaines, on dirait qu’une lignée de grippe s’est installée dans la capitale du Cameroun. «Au rythme des éternuements et des toux, l’ensemble des indicateurs de cette maladie saisonnière fait observer est en une nette augmentation des taux de positivité dans certains quartiers de Yaoundé où le nombre de consultations chez le médecin grimpe et des hospitalisations sont passées à la hausse. La semaine dernière, l’activité liée à la bronchiolite était toujours en augmentation en médecine de ville et en milieu hospitalier chez les enfants de moins de 2 ans», détaille une formation sanitaire privée dans son bilan hebdomadaire de surveillance des infections respiratoires aiguës. «Cette semaine, 18 enfants de moins de 2 ans ont été hospitalisés en service de réanimation après passage aux urgences, soit 26,1% de l’ensemble des hospitalisations en réa de bambins de cette tranche d’âge.
Le niveau actuel des admissions reste toutefois inférieur à ce qu’il était l’an dernier, même s’il est encore bien trop tôt pour en tirer des conclusions sur le visage de l’épidémie cette saison», avertit la même formation sanitaire. «Si les congés de fin d’année favorisent généralement la diminution de la circulation de la grippe, un rebond peut être observé après la rentrée. Les brassages familiaux lors des fêtes, puis le retour des enfants à l’école contribuera sans doute à refaire circuler les virus avec intensité. Il n’y a cependant rien d’étonnant car, comme les autres infections respiratoires, nous sommes dans la période favorable au virus», confie Omer Lagan, infirmier-major dans un hôpital de la place. Un constat partagé par de nombreux usagers. Suzanne, une fonctionnaire malmenée par la toux, pointe un doigt accusateur sur la poussière. Même attitude chez Junior, un professeur de lycée.
Ce problème de poussière fait le bonheur de certains produits antigrippaux. A la gare routière de Mvan, Julienne, enseignante du primaire à dans l’Est du pays, achète 10 boîtes. «Dans les brousses de Somalomo, on ne trouve pas de baume là-bas. Quand j’arrive à Yaoundé, j’en prends pour contenir la poussière et me prémunir contre la toux, la grippe et le rhume». Au lieu-dit Carrefour Barrière, nous rencontrons Josiane une des vendeuses de baumes. Elle dit avoir effectué les ventes de 50 000 FCFA ce vendredi 6 décembre. Une rente que la jeune dame entretient à coup de publicité auprès du grand public de la capitale.
André Gromyko Balla