La première réunion du Comité d’experts nationaux et internationaux pour l’élaboration du Nouveau Programme économique régional (Per) de la Cemac pour la période 2025-2050 s’est tenue le 17 septembre 2024 à Douala.
La position géographique de l’Afrique centrale au cœur du continent constitue un atout majeur pour le développement des échanges avec toutes les autres Communautés économiques régionales (Cer) d’Afrique. Sa position reste stratégique sur le continent africain pour plusieurs raisons à savoir son rôle historique pour les routes terrestres, aériennes et surtout maritimes aussi bien au sein de l’Afrique qu’entre celle-ci et les autres continents, mais aussi de la production pétrolière, de la pêche et de l’exploitation minière et forestière qui en font une zone très convoitée.
C’est dans le but d’accroître le système fiscal, d’améliorer et développer les infrastructures, consolider les systèmes financiers, ou encore renforcer la bonne gouvernance que les chefs d’Etat de la Cemac ont adopté en 2011, le Programme économique régional (Per). « Ledit programme devait jouer un rôle catalyseur pour le décollage économique et la transformation structurelle des économies de la Cemac », explique Baltasar Engonga Edjo’o, président de la Commission de la Cemac.
Malheureusement, le programme ne connaît aucune avancée. Le choc pétrolier de 2014 et la crise sanitaire de la pandémie de Covid-19 de 2020 ont plombé la mise en œuvre de ses trois phases quinquennales (2011-2015, 2016-2020 et 2021-2025). A ces goulots d’étranglement s’ajoutent les groupes armés. « Les effets néfastes de tous ces chocs n’ont pas été anticipés par le Per et donc les mesures pour y faire face n’y figuraient pas »,a constaté le président de la Commission de la Cemac.
Insuffisances
Malgré la pertinence de la vision contenue dans ce projet, des fondations de l’émergence recherchée, des piliers et axes stratégiques définis, il importe de relever que ce document comportait plusieurs insuffisances d’ordre conceptuel et opérationnel qui ont rendu impossible son adoption et sa mise en œuvre, à savoir : « La non prise en compte des décisions des chefs d’Etat adoptées lors des sommets extraordinaires de novembre 2019 et août 2021 ; la non identification des projets permettant de mettre en œuvre 8 des 11 programmes définis dans ce nouveau projet régional ; une estimation incomplète et non justifiée du coût d’exécution de ce Per »,regrette Baltasar Engonga Edjo’o. Pour corriger les insuffisances relevées dans ce Document-cadre, la Commission de la Cemac avait décidé, en 2013, de procéder à la relecture du Per initial.
La vision du Per relu, remis en juin 2022, était de faire de la Cemac un espace intégré et émergent à visage humain à l’horizon 2030. Son objectif à long terme étant, de faire passer la Cemac d’une économie de rente à une économie de production. Cette vision repose sur quatre axes stratégiques : l’accélération de la diversification et de la transformation structurelle de la Cemac ; le développement d’un secteur privé dynamique et compétitif ; le développement du capital humain et de la technologie, et la préservation de la ressource naturelle.
Selon le président de la Commission, la Cemac présente un bilan positif sur les trois dernières années avec une amélioration de ses principaux agrégats, preuve d’une reprise effective de l’activité économique après la période marquée par la pandémie de la COVID-19, grâce à la réussite des politiques et réformes entreprises.
Diane Kenfack