Les spécialistes sont formels: les produits pétroliers libèrent des substances chimiques toxiques et dangereuses. «Tout d’abord, les liquides inflammables tels que le benzène, l’éthyle, le toluène et le xylène ont la particularité d’être volatiles.
Ils s’évaporent dans la nature lors des opérations d’approvisionnement en carburant des citernes. Créant ainsi de sérieuses conséquences sur la santé publique», indique Michael Zama, cadre au ministère camerounais de l’l’Environnement, de la Protection de la Nature et du Développement durable (MINEPNDD). A en croire ce dernier, l’article 2 d’un arrêté signé par cette institution en avril 2005 porte sur l’étude sommaire ou détaillée de l’impact environnemental. «Elle doit être préalablement faite avant la réalisation d’un projet», mentionne le texte. «Cette étude d’impact environnemental comprend entre autres l’indication des mesures prévues pour évier, réduire, éliminer ou compenser les effets dommageables du projet sur l’environnement et l’estimation des dépenses correspondantes», est-il précisé plus loin.
Malheureusement, cette décision ministérielle n’est pas respectée par les patrons de sociétés de distribution des produits pétroliers. Une situation que déplorent certains responsables au Minepded. Michael Zama pense néanmoins que des mesures de compensation peuvent être observées par les stations-service d’essence pour minimiser les dégâts sur l’environnement. «La plante araignée, les dragonniers et le figuier pleureur peuvent être utilisées pour absorber ces gaz qui s’échappent lorsqu’on approvisionne les véhicules ou lorsqu’on ravitaille une station», conclue-t-il.
Bien plus…
Un audit réalisé par le ministère de l’Environnement en 2013 avait révélé que 31 stations-service d’essence sur les 105 sont responsables d’infractions environnementales diverses, notamment la pollution du sous-sol par le déversement des huiles ou des eaux usées, le défaut de réalisation de l’audit environnemental, la pollution de l’eau et de l’air, etc.
Au Cameroun, un programme de marquage chimique des produits pétroliers a été institué en 2012 pour évaluer les risques de pollution liés aux activités des sociétés pétrolières. Il a permis de juguler l’ampleur de la pollution de ces sociétés, avec un taux de pollution passé de 36% en 2011 à 1,7% en 2020, selon des déclarations du premier ministre camerounais Joseph Dion Ngute en novembre 2020 à l’Assemblée nationale camerounaise.
JRMA