L’Institut national de la statistique (INS) donne à voir la difficile équation que représente pour le Cameroun un choix entre les BRICS+ (Chine, Inde, Russie, Brésil, Afrique du Sud, Egypte, Ethiopie, Iran, Arabie saoudite, Emirats arabes unis) et le G7 (Canada, France, Allemagne, Japon, Etats-Unis, la Grande-Bretagne, Italie).
Le deuxième bloc rassemble les principales puissances économiques et politiques mondiales trônant à la tête de la Banque mondiale et du Fonds monétaire international (FMI). Quant à la première alliance, elle polarise la grande majorité des Etats en développement. Au-delà des questions économiques, l’adhésion du Cameroun à l’un ou l’autre des blocs matérialise de façon sous-jacente son alignement à une vision particulière de l’ordre mondial. Le pays de Paul Biya est convoité par les deux grands bocs. Le récent sommet Chine-Afrique en a rappelé l’enjeu au travers d’appels à un repositionnement des pays en développement au sein des institutions faitières de la politique et de l’économie mondiales. Avec un clin d’œil sur la sympathie affichée par la Russie à l’égard du continent noir ces deux dernières années.
Face au questionnement, l’INS suggère le non-alignement. Se montrant ainsi fidèle à la position historique du Cameroun. L’Institut recommande «de renforcer les relations économiques avec les deux blocs». La raison tient à l’intensité des échanges commerciaux entretenus avec les deux organisations. «Les BRICS+ se démarquent comme principal partenaire, achetant 26% des produits exportés et fournissant 30% de produits importés. Le G7 achète 21% des exportations et livre 21% des produits importés», soutient l’INS. Sur un tout autre plan, le G7, au travers de la Banque mondiale et du FMI, contrôle 52,2% de la dette multilatérale du pays ; tandis que la dette bilatérale est détenue à 69,1% par les BRICS+. Principalement la Chine (66,4%).
Louise Nsana
