La cérémonie de proclamation des résultats de l’élection présidentielle camerounaise de 2025 a été marquée par une absence remarquée : celle du chef de délégation de l’Union européenne au Cameroun, des ambassadeurs de Suisse, du Canada, du Royaume-Uni et des États-Unis. Ces absences, loin d’être fortuites, suscitent interrogations et spéculations dans les milieux diplomatiques et politiques.

Selon plusieurs sources diplomatiques, les représentants occidentaux ont choisi de ne pas assister à l’événement en raison de préoccupations sur la transparence du processus électoral et les violences post-électorales. Une source proche de l’ambassade américaine, sous couvert d’anonymat, a indiqué : « Nous avons des préoccupations sérieuses concernant l’intégrité du processus électoral et la répression des manifestations pacifiques ».
Cette absence coordonnée s’inscrit dans un contexte plus large de scepticisme international à l’égard des élections camerounaises. Des organisations de la société civile et des observateurs internationaux ont également exprimé des réserves sur la transparence et l’équité du scrutin. Une source diplomatique européenne a rappelé : « La communauté internationale attend du Cameroun qu’il respecte les normes démocratiques et les droits de l’homme. »
Pour le gouvernement camerounais, la légitimité du scrutin ne fait aucun doute, mais l’attitude des ambassadeurs occidentaux révèle un malaise diplomatique et une tension croissante sur le respect des principes démocratiques. « L’absence de ces ambassadeurs constitue une forme de protestation silencieuse contre ce qu’ils perçoivent comme des irrégularités et une répression des voix dissidentes. Elle souligne également la distance grandissante entre le Cameroun et une partie de la communauté internationale, qui observe désormais de près la gouvernance démocratique et le respect des droits fondamentaux dans le pays », explique Daniel Nkomba, internationaliste.
Jean René Meva’a Amougou
