Autoroute Yaoundé-Nsimalen : quand Paul Biya chamboule un cadre de vie

Sans contester le pouvoir du président de la République (à qui ils témoignent leur affection par le pseudonyme « Nnom Ngui »), les habitants disent être régulièrement témoins et victimes de nombreux désagréments liés au passage du cortège présidentiel.

Paul Biya s’est envolé pour la France hier 24 juillet 2024. Sur invitation des autorités françaises, le chef de l’État camerounais fait partie du ghota des personnalités devant assister à la cérémonie d’ouverture des Jeux olympiques Paris 2024. En quittant le palais de l’Unité pour l’aéroport international de Yaoundé-Nsimalen, le cortège présidentiel a, comme d’habitude, son itinéraire. Après avoir avalé plusieurs kilomètres sur les rues de la capitale camerounaise, ledit cortège débarque sur la partie rase campagne de l’autoroute Yaoundé-Nsimalen. Le tracé rectiligne et extraordinairement dégagé suggère une certaine élévation du niveau de vitesse. Dans cet espace qui talonne le domaine aéroportuaire, les habitudes quotidiennes sont subitement bousculées.

Selon des riverains, la présence présidentielle tire derrière elle quelques désagréments. À les écouter, c’est beaucoup de problèmes qui imposent des restrictions à la mobilité des uns et des autres.  » Nous devons nous rendre à nos champs. Mais sur ordre de la sécurité présidentielle, il nous est interdit d’emprunter le chemin le plus court et c’est ainsi à chaque passage du président », s’indigne un habitant de Toutouli. Un autre évoque la fermeture des commmerces. « Nous sommes des débrouillards et lorsqu’on n’ouvre pas nos boutiques, c’est des manques à gagner « , dit-il.
En comparant les agents affectés à la gestion du cortège présidentiel sur la partie rase campagne de l’autoroute Yaoundé-Nsimalen à des « missionnaires intransigeants », quelques habitants ne trouvent que peu d’équivalents à ce qu’ils disent subir.  » On nous demande de rester chez nous et on ne veut rien savoir au sujet de nos petits et grands programmes. Vous pouvez passer de longues heures à attendre que le président passe. Alors que c’est en début d’après midi que les premières voitures de son cortège arrivent « , se lamente un fonctionnaire résidant dans les parages. À bien écouter, il s’agit là d’une situation qui se mesure au nombre de retards au bureau.

André Gromyko Balla

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