Après l’obtention de son baccalauréat et à quelques semaines de la rentrée universitaire au Cameroun, Dylan Chintouo commercialise des arachides, des haricots et des pommes au marché Mvog-bi. Objectif: financer ses études supérieures.
Âgé de 18 ans, Dylan Chintouo est un nouveau bachelier résidant au quartier Ékié, dans l’arrondissement de Yaoundé IV. Pendant les vacances, il troque sa tenue de classe contre le tablier de commerçant. Tous les jours à six heures du matin, il quitte le domicile familial pour se rendre au marché Mvog-bi. Il y vend des pommes de terre, des arachides ou du haricot dans une brouette. Les prix, explique-t-il, dépendent de l’aliment et de la quantité. Pour les arachides, les prix oscillent en fonction de la contenance du seau, entre 2000 FCFA, 1500 FCFA, et 500 FCFA. Quant au haricot, la tasse est vendue à 250 FCFA, voire 300 FCFA. La recette quotidienne est entièrement reversée au propriétaire de la marchandise. Lorsque la brouette se vide, il la recharge automatiquement: «C’est depuis le mois de juin, juste après avoir composé mon examen, que j’ai commencé ce job et je l’achèverai à la fin du mois d’août. Dès lors, mon patron va me payer et je pourrais m’occuper de ma rentrée académique comme d’habitude. Mon père n’a pas suffisamment de moyens pour le faire».
Au regard des recettes journalières, certains jours de grand marché, «surtout le samedi, je peux me retrouver avec 20.000 FCFA, voire 30.000 FCFA par jour après avoir vendu un demi sac. Je travaille de 6 h 30 à 18 h 30».
Propriétaire
Pour le propriétaire, c’est une bonne affaire de travailler avec ces jeunes. «Je préfère les contrats avec les vacanciers parce qu’ils ne sont pas très onéreux. Ce sont des travailleurs, ils peuvent vendre un sac d’arachides en une journée de grand marché comme le samedi. En général, je prends mes congés lorsqu’ils sont là et je sais que je peux leur faire confiance. D’ailleurs, les prix sont relativement les mêmes. Pour un sac d’arachides décortiquées acheté à 30000 ou 40000 FCFA, le bénéfice est de 15.000 FCFA au maximum». Vu la motivation de ces enfants, il ne fait aucun doute que c’est un avantage pour les commerçants.
Marie Noëlle Etoungou (stagiaire)
