La dernière en date vient des syndicats des enseignants anglophones. Au cours d’une conférence de presse qu’il a donnée le lundi 9 septembre 2024 à Bamenda ( dans le Nord-Ouest du pays), Stephen Afuh, President de la Presbyterian Education Association of Teachers Union (PEATTU), a lancé un double appel.

Selon des médias locaux, le premier est adressé au gouvernement à qui il est demandé d’accélérer la mise en œuvre des réformes promises et censées permettre un retour à la paix, et aux séparatistes de cesser de prendre l’école en otage. Le second message est allé en direction des séparatistes. Ils ont été exhortés à » cesser de prendre l’école en otage ». « Les conséquences de la crise sur l’éducation sont inimaginables, a souligné Stephen Afuh face à la presse. Il y a très peu d’écoles qui fonctionnent et surtout dans les villes. Mais quand vous allez à la périphérie, dans les villages, toutes les écoles sont abandonnées et envahies par la végétation et les serpents. Cela va prendre un temps fou de remettre tout ca en état. ».
Dans son homélie prononcée le 8 septembre 2024 en la cathédrale Saint-Joseph de Bamenda, Mgr Andrew Nkea a réitéré son message portant sur la nécessité pour tous les citoyens de « soutenir une rentrée scolaire en douceur ». L’archevêque de Bamenda qui est également l’actuel président de la Conférence épiscopale du Cameroun a invité les uns et les autres à » faire preuve d’humanité en laissant les enfants prendre le chemin de l’école ».
Dans un message publié lundi 2 septembre 2024, Mgr José Avelino Bettencourt, nonce apostolique accrédité au Cameroun et en Guinée Équatoriale, a déclaré que la violence n’est jamais justifiée. « La violence vient du mal. La paix, et seulement la paix, vient de Dieu. Nous devons nous rappeler que la violence n’est pas justifiée – ni le dimanche, ni le lundi, ni aucun autre jour de la semaine », a dit Mgr Bettencourt.
Il a ajouté : « Ce sont les enfants qui souffrent le plus de la violence. Ils sont les plus vulnérables, les plus impressionnables, et pourtant, ce sont eux qui portent le poids des conflits qu’ils n’ont pas créés ». « Lorsque les enfants sont privés de leur droit à l’éducation, nous ne leur volons pas seulement leur avenir, nous volons aussi l’avenir de la nation », a insisté le diplomate du Vatican.
En ce mois de septembre, il a lancé un appel : « N’empêchons pas les enfants d’aller à l’école. Libérons les enfants. Permettons aux enfants de construire l’avenir ».
Se référant au défunt président sud-africain Nelson Mandela, le nonce apostolique a souligné la nécessité d’éduquer « tous nos enfants » et d’en faire « l’une de nos priorités les plus urgentes ».
Dans un rapport publié le 12 février dernier, le Bureau de coordination des actions humanitaires de l’ONU (OCHA) révélait qu’au courant de l’année scolaire 2023-2024, 246 354 enfants ont été privés d’éducation dans les régions du Nord-Ouest et du Sud-Ouest (Noso). Selon OCHA, « cette situation découle de la fermeture de nombreuses écoles dans ces zones en proie à une crise sécuritaire depuis 2016. Bien que le nombre d’établissements fermés ait diminué par rapport à l’année précédente, avec environ 41% des 6 970 écoles recensées n’ayant pas ouvert leurs portes depuis la rentrée en septembre dernier, la situation demeure préoccupante. Les attaques perpétrées par des groupes armés contre les écoles ont contribué à ce phénomène, avec 25 incidents recensés en 2023 ».
Ongoung Zong Bella
